1504
A chaque heure tombe le rideau
A chaque heure se soulève
Offrant au premier l’ardeur d’un seul vers
Ce qui vient aux fenêtres ouvertes
N’est que brume et fumée
*
Rideau insuffisant à couvrir
Les cris des suppliciés
Sable sur le pavé
Boit à peine le flot de sang et de larmes
*
Tes rêves se bercent d’un orient sacrifié
Shéhérazade depuis longtemps éventrée
Sur la margelle des puits pétrolifères
Il n’est plus de légende
Plus de rêves d’amour voluptueux
N’est plus que cet écho
Longuement déchirant le silence pesant
Il ne faut point affoler la plèbe
Cacher le crime qu’elle ne saurait voir
Un bâillon sur les lèvres poétiques
Une sourdine aux soupiraux
Où se fomentent
Infinies tortures
*
Tu titubes sous cette charge
Le monde est ton chemin de Damas
Pavé des soupirs
Plombé de roquettes
Manosque, 28 janvier 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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