Max | Cyclades

Publié le 03 avril 2012 par Aragon

Tu me dis que ton ami est sculpteur dans les Cyclades, tu ne sais pas où, tu ne veux pas me dire ? Pêle-mêle tu me parlais fort tard hier soir, dans cette nuit, de Naxos, Kea, Syros, peut-être de Thera... Le vin était sucré !

Une île où il y a une carrière de marbre blanc inexploitée. Lui seul va en retirer de temps à autre un fragment, un os blanchi de la Terre, une arête de poisson fossilisée car on dit bien que ce sont des poissons ou des tortues qui ont formés la Terre, les îles en tout cas... Il y a longtemps. Seuls les fous, les enfants et les conteurs de légendes ont raison.

Il y a du vent, des fleurs, des filles magnifiques, pas de voitures, des pêcheurs et des ânes, un seul pope pour toute l'île, sur cette île... Impossible à trouver ! Je donne ma langue au chat mais tu t'en fiches, tu ne me diras jamais le nom de ton île, de l'île de cet homme, étrange sculpteur qui sculpte des femmes étranges, presque "moaïs pascuans".

J'irai en Grèce bientôt, je louerai un bateau, parcourai les Cyclades. Je retrouverai ce sculpteur étrange qui sculpte des femmes en marbre blanc. Des presqu'étoiles, semi-femmes, vraies légendes, belles, si belles, si douces au toucher, étrange grain de velours de ce marbre blanc extrait de cette carrière qui n'existe pas.

Pourquoi mes nuits ne seront-elles plus les mêmes depuis que tu m'as laissé voir et photographier cette statue de déesse, de presque femme, à la peau de velours froid que ton ami t'as donnée ? Et ton ami, a-t-il pitié de ceux qui aiment ses femmes étranges au grain si doux, si belles ?