L'Église orthodoxe russe est à tel point calomniée que le Conseil supérieur de
l'Église — la nouvelle instance suprême de l'Église orthodoxe russe — s'est
réuni récemment et a publié un communiqué de mise au
point très clair. Le patriarche a, à cette occasion, prononcé une allocution de
15 mn intégralement publiée (vidéo).
Tous les moyens de l'internet sont mis en œuvre ces derniers temps pour
vilipender le clergé et l'Église : caricature,
dessin animé, vidéos et
discussions interminables sur les Live Journal russes à propos
d'informations non vérifiées.
Ces informations — non vérifiées — sont malheureusement reprises par la presse
étrangère (comme dans cet
article du Figaro : «le chef de l'Eglise orthodoxe ... a été
accusé par des médias russes de s'être enrichi dans les années 1990 sur la
vente de tabac et d'alcool.» — merci à JS pour le lien).
Sans parler des actions sacrilèges dont les sanctions sont parfois remises en
question par le monde «libre» (par ex. dans le communiqué du site russe d'Amnesty
International)
Ce n'est sans doute pas un hasard si tout cela se produit pendant le Grand
carême, mais cela porte un grand préjudice non seulement à l'Église de Russie,
mais à toute l'orthodoxie (tout comme l'emprisonnement en Grèce du P. Ephrem —
higoumène du monastère de Vatopédi au Mont-Athos).
Certains membres du clergé russe, qui plus est porte-parole du
Patriarcat, en rajoutent eux aussi. Comme le célèbre diacre André Kouraïev qui
disait récemment dans une interview
à propos des nouveaux clercs :
Du Patriarcat lui-même viennent aussi des occasions de scandales : comme cette histoire récente où un collaborateur du site patriarchia.ru a décidé — excès de zèle ou provocation ? — de retoucher une photo du patriarche, en gommant sa montre, mais en en laissant le reflet sur la table vernie. Le service de presse du patriarcat a présenté ses excuses...« Maintenant, le plan d'avenir idéal de l'ecclésiastique carriériste s'organise de façon beaucoup plus lisse [par rapport à son époque]. Entrée au séminaire, ensuite des relations permettent d'être envoyé en mission à l'étranger, pour étudier quelque part dans une université européenne. Ensuite c'est le retour, les glissades sur les parquets de diverses antichambres, des nombreux services du patriarcat, des papiers remis ici et là, et c'est ainsi que, comme au Vatican ou dans n'importe quel ministère, doucettement va sa carrière. »
Le communiqué du Conseil supérieur de l'Église cité ci-dessus donne une définition de cette rhétorique noire (inspirée sans doute de R. Barthes) : « omission d'une partie des faits, modification du sens des événements, induction en erreur directe de l'auditoire, tromperie. »
C'est la maladie de notre siècle internetisé...