1508
Peu à peu tu perds le fil
Un temps de latence vient
Entre la page et tes doigts
Tu voudrais ne pas oublier
Ceux qui de froid meurent
Ceux qui de misère s’affament
Ceux qui de guerre s’affolent
Que déjà poindront reproches
De ne pas inviter à douce rêverie
*
Tes rêves sont peuplés
D’ombres hésitantes et transies
Tes oreilles sifflent
De lointaines roquettes
En tirs de snippers
Tu suis par la pensée
Les foules affolées
Dans leur course aveugle
Refoulées d’ici
Pour aller nulle part
*
En terre d’inhumaine condition
Tu ne sais te satisfaire
De ton simple geste de charité
Tu ne voudrais plus entendre ce mot
Tu rêves d’en bannir l’usage
Par extinction simple du domaine de la misère
*
Toujours te revient
Boomerang insultant
La longue litanie
Manosque, 2 février 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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