Lisbonne, 16 Mars 2012 - Alors que le Portugal est actuellement sous perfusion financière internationale, les effets de la crise de la dette se font beaucoup sentir dans certains secteurs dont celui de la construction. Dépendant fortement des travaux publics, cette branche d’activités fait face à l’une des pires situations qu’elle n’ait jamais connues jusque là à cause du ralentissement des grands investissements dans le pays.
Austérité oblige
Le Portugal est l’un des pays les plus touchés par la crise de la dette que la zone euro doit faire face en ce moment. Avec la Grèce et l’Ireland, il figure d’ailleurs parmi les Etats qui ont bénéficié d’un plan de sauvetage de la part de l’Union européenne, du FMI et de la BCE.
Ainsi le Portugal a obtenu un prêt de 78 milliards d’euros pour redresser sa situation.
Toutefois, en contrepartie, le pays doit adopter un sévère plan d’austérité qui sous-entend une importante réduction des dépenses publiques. Avec une diminution drastique des grands investissements, le secteur de la construction du pays va mal, très mal. En effet, le secteur, qui dépend beaucoup des travaux publics, a vu ses activités chuter de manière vertigineuse. Ainsi, si le nombre de salariés était d’environ 700 000 en 2010, il n’était plus que 418 000 vers la fin 2011.
Pour Manuel Reis Campos, directeur de la Confédération portugaise de la construction et de l'immobilier, c’est tout simplement la plus profonde et la plus longue crise que le secteur ait connu jusque là. Ce dernier d’ajouter que la situation devrait empirer en 2012 avec 140 000 emplois détruits en plus si aucune solution n’est prise.
L’internationalisation comme solution ?
Conscient de la gravité de la situation et compte tenu des efforts financiers encore à venir, le gouvernement portugais propose aux entreprises du secteur de la construction de trouver de nouveaux marchés à l’international. Les pays en voie de développement et les anciennes colonies portugaises d'Afrique et d'Amérique du Sud comme l’Angola ou le Brésil constituent en effet un marché potentiel pour les grosses sociétés du pays. Selon Antonio Almeida Henriques, secrétaire d'Etat adjoint à l'Economie et au Développement régional, c’est du ressort du gouvernement de les aider à s’internationaliser.