C’est en février 2011 que François Fillon a annoncé de nouvelles mesures dans la promotion de l’énergie solaire, devant le Conseil Économique social et environnemental. Soit un deuxième changement en moins de 8 mois, qui change relativement la donne. Ces mesures ont été annoncées afin d’enrayer l’emballement causé par une trop forte demande de raccordement.
La croissance du secteur
En France, malgré les effets de la crise le secteur de l’énergie photovoltaïque semble bien se porter. Cela s’explique notamment par la rentabilité de la vente de l’énergie produite qui permet un retour sur investissement assez intéressant, mais aussi par une diminution des prix des modules.
L’évolution du marché des installations pour les particuliers n’a connu que de faibles oscillations malgré un coût d’investissement assez lourd : plus de 20 000 euros. Les avantages fiscaux accordés restent tout de même le moteur des investissements avec plus de 8000 euros qui peuvent être accordés.
Le secteur connait aussi un « boom » grâce à la mise en place de structures de production solaires professionnalisées. Il s’agit de champs photovoltaïques sur de grandes surfaces directement intégrées aux bâtiments.
Le secteur semble plein de promesses telles que la création de plus de 50 000 emplois pour 2050. Mais de nombreux paramètres restent encore flous à ce jour et la récente réduction du crédit d’impôt accordé aux futurs acquéreurs de centrale de production pourrait porter atteinte au développement du secteur.
Perspectives et évolution
Les mesures prises par l’État afin d’éviter tout emballement du secteur a rendu certains opérateurs du secteur mécontents.
En effet, le Ministère de l’Écologie a mis en stand-by tous les grands projets de production solaire au profit des petits exploitants. Cela afin de parer à tous risques d’affolement du marché. Cela démontre une absence de maîtrise due au flou d’une politique précise sur le sujet.
Pourtant, l’énergie solaire représente un enjeu important pour les années à venir avec une estimation de l’AIE qui représente l’énergie solaire à plus du quart de la production énergétique mondiale.
Les professionnels du secteur dénoncent cette attitude de tâtonnement des gouvernants quant à une politique stable. À terme, leur activité est menacée si le cadre légal change 2 fois par an, une véritable stratégie commerciale ne pourra pas être établie.
La politique du gouvernement établie en janvier 2010 a en effet été modifiée par les mesures annoncées en février, alors qu’à l’origine cette politique courait jusqu’en 2013. Le premier ministre évoquait notamment au cours d’un moratoire qui a pris fin le 9 mars, un emballement justifié par l’utilisation de panneaux solaires de piètre qualité avec des conditions environnementales et urbanistiques très rudimentaires.
Ce fut l’objet des recommandations formulées lors du CESE et qui cause actuellement des remous au sein des différents syndicats tel que celui du Syndicat des Énergies renouvelables.
Pourtant pour pouvoir s’aligner à des pays déjà très actifs sur le marché tels que l’Allemagne ou le Japon, une politique clairement établie devra être mise en place pour rassurer les opérateurs du secteur. Les changements intempestifs ne doivent pas être de mise.