La culture, ça ne se consomme pas; sinon il n'en reste rien.
En frappant un objet d'obsolescence pour en assurer le remplacement, le marketing produit de la consommation et donc du profit pour les entreprises.
En frappant un objet culturel d'obsolescence pour en assurer le remplacement, le marketing, par sa dynamique même, détruit ce qui fonde la culture : la référence, l'irremplaçable. Et ce faisant produit de la confusion, de l'ignorance, de l'aliénation.
En articulant de manière survoltée une politique de la "nouveauté" au détriment du fond référentiel, privilégiant l'instantané du "coup" au long cours des chef d'oeuvres, le marketing ne permet plus de construire un fond référentiel, un patrimoine, une culture.
De là à penser que l'éditeur cherche davantage des ouvrages de rotation vite produits vite vendus vite oubliés que des ouvrages éternels, il n'y a qu'un pas. La consommation de masse, ainsi que ses diverses techniques, sont incompatibles absolument avec la quête culturelle de la rareté.