J’ai quitté la ville, le bruit, le rythme absurde, la course au rien qui anime le monde de plus en plus pressé d’aller nulle part.
J’entre dans une forêt, secrète et sombre qui semble se rappeler le jardin d’Eden.
Dessins de mousse
les veines de la terre
gonflées de sève
l’humidité du sous-bois
a tissé un tapis vert
Je marche en rêvant, je suis prise d’espace sous l’infini du ciel, il est si bleu au travers du feuillage, c’est la première fois, je découvre.
A peine un souffle
dans le silence étonné
le chant des feuilles
chaque pas sur la mousse
vient ponctuer mon bonheur
Qu'il est doux de s’oublier, de n’être plus qu’un souvenir parmi les arbres.
Invisible, je suis invisible !
et là, confondue au vent, je vis la communion essentielle.
La pâquerette
petit soleil des herbes
tout enchifrené
cœur empli d’allégresse
illumine le sous-bois
C’est pour moi que les feuilles bruissent, c’est pour moi que les fleurs chantent, car je suis dans l’instant le rêve de moi-même, libre et insoupçonnable dans la solitude des verts.
©Adamante