Patrick,
je n’ai pas eu le temps de te le dire ce matin au petit déjeuner, je n’ai pas réussi, tu ne te souciais de rien, naïf comme un chien, content, tu ne voyais pas… j’ai eu peur, je n’ai pas eu le courage. Tu semblais heureux d’entamer ta journée, satisfait, enchanté de partir travailler, heureux de boire ton café debout, appuyé sur ce frigo tout neuf, heureux d’attendre que le pain grille dans ce foutu toaster que t’as acheté sur internet, en me souriant niaisement, tu semblais heureux de ta petite vie, de ton idiotie, de ta pitrerie, de ton regard pathétique, triste et vide qui me donne la nausée, écœurant, j’en ai vomi de dégout, de mépris et de haine… tu semblais heureux, j’ai vomi aussi tôt la porte claquée.
Patrick tu n’es qu’une merde.
Je te l’écris aujourd’hui lâchement sur ce vulgaire papier, c’est lâche je le sais, quoi de plus couard que ce papelard, griffonné, ces mots crachés en silence, l’arme du crime déposée sur la commode de l’entrée à côté du cadavre, c’est lâche je le sais mais je n’ai plus le courage de t’affronter toi et ta vie pitoyable, de croiser le regard de ta médiocrité. Tu n’es que le déchet d’une vie brouillonne et ratée, tu n’as jamais rien fait de bien, mais tu ne le sais même pas, car tu es bête, ta vie n’est qu’échec.
Tu es laid de tout cela, mon pauvre, qu’as tu fait au ciel pour être aussi répugnant.
Les gens comme toi on leur marche dessus, et on s’essuie après pour être sur de n’en garder aucune trace.
C’est ce je fais Patrick, j’ai croisé ta route par erreur, par malchance, les deux pieds dedans, mais voilà c’est fini, je m’essuie moi aussi, et je te laisse à ta petite vie de caniveau, si bas que personne ne te voit, qu’on atteint en tombant, accessible par la chute.
Moi je m’envole, ailleurs, libre et légère, là haut, très loin du raté que tu es.
Adieu.
PA