[SOUS LES FRISSONS DE L’AIR]Ph., G.AdC
Juste avant que nous repartions, du seuil
de cette maison qui désormais va rester vide
je regarde au loin un arbre dans le vent,
comme si des déplacements successifs
aussi brusques que brefs
faisaient soudain scintiller
toutes les écailles d’un banc de poissons
sous les grands frissons de l’air.
Mais je ne sais quelle métaphore je cherche.
Ce n’est peut-être que la mort en mouvement
qui ne sort jamais de la vie.
Dans l’absence de vent elle est tapie.
Dans leur balancement brusque les feuilles
ne font que de dérisoires morsures
à la face immatérielle de ce qui nous souffle.
Jacques Lèbre, Sous les frissons de l’air,
L’Escampette Éditions, 2009, page 37.
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site du Printemps des poètes) une fiche bio-biobliographique sur Jacques Lèbre
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