Nous les jardiniers : Festival Burning Ice 5 à Bruxelles

Publié le 16 avril 2012 par Memoiredeurope @echternach

Nature et cultureont toujours entretenu des rapports tendus. Si la culture devait autrefoisprotéger l’homme de la nature, l'homme doit aujourd’hui protéger la naturecontre la culture. En dépit de toutes les bonnes intentions écologiques, à cejour, il semble que la nature soit toujours là pour nous et à notre unique disposition. Le changementclimatique, l’explosion de la population mondiale et l’amenuisement desréserves de bon nombre de ressources naturelles mettent cette attitudeanthropocentrique sous une pression toujours plus forte, mais il n’est toujourspas question d’un renversement de tendance. La nature a pour fonction premièrede nous être utile sur le plan économique, et parallèlement, elle peut nous offrirdu plaisir esthétique. Lors de la cinquièmeédition de Burning Ice qui se poursuivra du 5 au 9 juin 2012, le Kaaitheater deBruxelles présente les œuvres d’artistes qui s’inspirent de ces tensions accruesentre nature et culture. Mais la parole est aussi donnée à des scientifiques etdes théoriciens.

A découvrir dessolutions, des expositions, des performances d’une originalité qui décoiffe,comme le Kaaitheter sait en proposer chaque année. Par exemple, le concepteurfrançais Damien Chivialle installe une serre au-dessus d'un conteneur danslequel se trouve un aquarium avec des poissons dont l'eau et les excrémentsnourrissent les plantes de la serre qui, à leur tour, purifient l'eau afinqu'elle réalimente l'aquarium. Résultat : une ferme urbaine autorégulée de lataille d'une place de parking que l’on a déjà pu découvrir à Paris, Lisbonne,Zurich. La Microfarm sera installée au Quai des Péniches jusqu’à mi-septembre.
Ou encore, dans lejardin de la Maison Érasme qui avait été restauré par le grandpaysagiste René Pechère, flottent des sons, des messages et des histoires. Ilsse dispersent comme le pollen dans l'air ou tombent comme des graines sur lapelouse. Un réseau ingénieux de capteurs y mesure l'intensité de la lumière, ladynamique du vent et le mouvement des flux de sève. L'artiste sonore ChristophDe Boeck traduit ces données en sons, à l'aide d'algorithmes dont se serventles investisseurs sur les marchés financiers. Ainsi, dans Hortus, le chant desoiseaux et autres sons de la nature sont classifiés en fonction du bénéficequ'ils sont susceptibles de générer. Dans le jardin résonnent aussi des récitsde l'auteure et créatrice de théâtre Patrícia Portela, à propos de la relationdévoyée entre l'homme et la nature et de la manière dont son équilibre pourraitêtre rétabli. Dans la Maison Érasme, on peut écouter la lecture de deux livressur un monde dans la dernière phase de la civilisation humaine, accompagnée parun orchestre de 25 plantes. L'ensemble constitue un parcours qui invite àphilosopher, à l'instar des grands penseurs qui avaient coutume de le faire enmarchant.

Vous trouverez ledétail de toutes les actions sur le site du théâtre. Nous voulions tout de mêmesignaler le « Resilients Salon on Vegetal Culture ». Comme l’écriventles organisateurs : ce que la machine à vapeur et l’ordinateur ontreprésenté pour le XIXe et le XXe siècle, les plantes pourraient le signifierpour notre ère : un modèle d’organisation de la société. Le laboratoire urbainbruxellois FoAM examine la manière dont les humains et la flore pourraientcohabiter dans un environnement sain auquel tous deux travailleraient deconcert. Composter l’amertume et faire pousser la beauté, voilà l’idée.Différentes choses sont abordées dans leur Resilients Salon, un événementdécontracté qui s’adresse à tout un chacun et est accompagné des aliments etboissons appropriés. Vous payez l’entrée avec une tomate, issue ou non de votrepropre culture. Celles-ci servent ensuite à préparer une bonne soupe.

Un itinéraire des Parcs et Jardins existe également à Bruxelles. On doit absolument découvrir les jardins du Botanique, où se trouve un magnifique bâtiment dans lequel sont proposées des expositions engagées et des concerts de nouveaux groupes.

Le Botanique