Je prends des rendez-vous. Même moi je sais que ce n'est pas l'essentiel de mon travail mais peut-être que si. J'ai de longs moments d'introspection devant mon agenda professionnel lotus. Rempli d'options, mes lundis, mes jeudis, mes mercredis ont des options. Pas de stock.
A force, les personnes que je dois rencontrer sont devenus des briques à bien agencer dans mon mur du temps.
J'écris des milliards de ces mails en proposant des dates que je termine invariablement par "Cordialement". Et si de bonne humeur, l'avant-dernière c'est : "en vous remerciant par avance". Ca les oblige. C'est un petit truc qu'on sait, quand on a eu une option "psychologie" en Deug, de quelques heures, à Boulogne.
A deux reprises, dernièrement, j'ai reçu des réponses très séches à ces demandes. Deux pouffiasses rigides, j'ai pensé, j'ai mis des gants, pour expliquer, morveuses, qu'il me fallait une réponse rapide et que j'avais autre chose à faire que confirmer en 3 exemplaires que je serais bien présente à un rdv.
J'y suis allée des éclairs dans les yeux, des échardes dans les mains, des rasoirs au bout des shoes. Et j'ai, à ces deux reprises, rencontré d'exquises créatures, drôles, consciencieuses, peu sûres d'elles-mêmes, pro et exigeantes.
Pas les mêmes.
Des salopes de façade. De vraies mignonnes.
On se fie à quoi ?