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Exposition - L'abstraction en 118 points au Musée d'art contemporain

Publié le 16 avril 2012 par Cheaplabel
Exposition - L'abstraction en 118 points au Musée d'art contemporain D'une main, il reçoit une gifle, de l'autre, de l'argent. Encore sur le coup du rejet de son projet d'agrandissement, le Musée d'art contemporain de Montréal (MACM) dévoilait hier sa nouvelle exposition permanente, La question de l'abstraction. Un projet de longue haleine, en place pour quatre ans, et pour lequel le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine a consenti une subvention de 500 000 $. En janvier, comme seule réponse aux plans d'expansion du musée d'État, le même bureau de la ministre Christine St-Pierre lui avait ordonné de «refaire ses devoirs».
Montée à partir de la collection du MACM, La question de l'abstraction réunit plus de 100 oeuvres, signées d'une soixantaine d'artistes. Elle vise à revoir l'histoire de l'art non figuratif, dans sa perspective québécoise. Pas une mince affaire, tellement les voix divergent.
Les automatistes y figurent en bonne place, à commencer par ses deux chefs de file, Paul-Émile Borduas et Jean-Paul Riopelle. Les plasticiens, tant ceux du premier que du second groupe (Jauran et consorts, puis Molinari, Tousignant, parmi d'autres), ne sont pas en reste. La suite de ce parcours historique rendra compte de différentes variantes entre ces pôles, l'une gestuelle, l'autre géométrique.
Embrassant 72 ans de création (1939-2011), La question de l'abstraction présente surtout de la peinture, un peu de sculpture et de rares fragments d'autres disciplines. Les Yves Gaucher et Charles Gagnon déjà historiques côtoient les Stéphane La Rue et Francine Savard encore actifs.
Une seconde exposition, Autour de l'abstraction, complète le survol historique. Plus petite, celle-ci sera renouvelée à l'occasion. Parmi les huit premiers artistes choisis, soulignons le Britannique Anish Kapoor et le Brésilien Vik Muniz.
L'évolution de la pensée esthétique
Pour Josée Bélisle, la conservatrice de la collection du MACM qui agit ici comme commissaire, cette «vaste exploration de l'expérience de la forme et de la couleur» permettra de mieux comprendre l'importance de l'abstraction dans l'évolution de la pensée esthétique au Québec et au Canada.
Paulette Gagnon, directrice du musée, qualifie les pièces exposées comme «des oeuvres marquantes [du MACM], un patrimoine d'une valeur inestimable». Aussi, elle n'a pas manqué de souligner combien l'espace est bien petit pour montrer toute l'étendue et la richesse de la collection. «C'est pour des raisons comme celle-ci que l'on doit s'agrandir. Josée [Bélisle] me disait qu'elle aurait pu monter deux ou trois expos sur le sujet. Le projet d'agrandissement, nous y croyons toujours.»
La ministre St-Pierre brillait par son absence lors de la conférence de presse. Elle disait néanmoins, par voie de communiqué, «se réjouir» de cette expo. «Il est important que [les musées] puissent offrir une programmation riche et variée qui attire diverses clientèles», souligne-t-elle.
En 2013, La question de l'abstraction sera soutenue par un microsite Internet, ainsi que par un colloque scientifique et une anthologie, où seront publiés des «textes écrits dans le vif des débats». L'exposition, elle, est en place jusqu'en avril 2016. Ce qui signifie que la troisième Triennale québécoise, contrairement aux deux premières, ne pourra occuper toutes les salles en 2014. «C'est un beau problème, reconnaît Paulette Gagnon. Il nous faudra aller ailleurs.»

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