Une rafale d’images me mitraillait le mental. Ici, des gestes que j’aurais voulu ni poser ni ressentir. Là, des paroles que j’aurais voulu ni prononcer ni entendre. Y compris tous ces reproches, critiques, jugements à mon égard, venant de moi et des autres, qui me piquaient comme autant de dards…
Puis, une main bienveillante interrompit la bobine de mon film intérieur. Et j’accueillis cette invitation de mon cœur conscient : Maintenant, ma Dodo, tu vas te raimer partout où tu t’es désaimée.
Mon lit était fait. Détendue, je m’étendis sur ma couette en duvet.
Les yeux tournés vers mes souvenirs, je revisitai avec amour tous ces instants où j’avais consenti, avec et sans mon gré, à me désaimer. Et je me suis raimée pour ce que j’avais été et pas été. Pour ce que j’avais dit et pas dit. Pour ce que j’avais fait et pas fait.
Je raimai chaque perception de moi-même que j’avais désaimée.
À chaque endroit où je m’étais laissé convaincre de ne plus mériter l’amour, je pris le soin de me raimer. Comme cette fois où l’on m’accusa de ne pas être tolérante. Pour ce manquement, je m’étais désaimée amèrement. Je me raimai alors pour le courage de reconnaître ce fait et d’apprendre comment le devenir.
Comme le vent après la tempête, les voix de ce qui s’était senti désaimé en moi se calmèrent. Il s’en suivit un long silence. Et quelques bons soupirs.
Dire que, tout comme vous, j’ignorais l’existence de ces verbes, il y a une semaine à peine. Oui! Cette bande-annonce des moments forts qui nourrissaient ma culpabilité vient tout juste de quitter l’affiche dans ma chambre à coucher.
Et pour ce qui n’est pas encore en vedette, je suis prête!
À vous dont j’entends battre vaillamment le cœur, puissiez-vous vous offrir ce rendez-vous transformateur. Puissiez-vous vous accorder la permission de vous raimer partout où vous avez eu l’occasion de vous désaimer. C’est mon souhait d’amour pour vous que j’apprécie tant.
Qui se désaimera se raimera. Que ce dicton devienne une conviction!