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Désormais que plus rien ne les retient
Jusqu’au bout ils iront pour assouvir leur soif
Que leur importent les morts et les désespérés
Ce qu’ils guettent avec avidité
Se compte en espèces sonnantes et trébuchantes
Quoi que
Au miroir déformant du virtuel
Ils se voient au-dessus de la mêlée
Mais n’en sont que l’écume
Ou la lie
*
Toi tu respires encore
Tu te poses devant ta page
Tu rêves un instant sur la vie si vite passée
Regardes en arrière ton chemin chaotique
Ne sait qu’en retenir
Sinon qu’il fut parsemé de ces rêves jamais atteints
Qui te tiennent encore debout
En temps de saignées parmi les Hommes
*
Tu tentes chaque jour de vivre encore
Funambule entre vide et vie
Le fil est si fin qu’il t’en blesse les pieds
Tu vois bien à l’horizon l’univers que tu souhaites
Mais ne sais la distance à parcourir
Tant la brume est épaisse
Chaque jour tu t’étonnes d’ouvrir encore les yeux
Ta peau tressaille aux souffrances répandues
Tu avales tes larmes pour ne point tacher la page
Tu souries encore
Car c’est la seule issue
Avec ce petit serrement de cœur
Manosque, 15 février 2012
© Xavier Lainé, février 2012
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