Nos chers éditocrates auront bien du mal à parler de Bahreïn, le pays du roi Hamad ibn Isa Al Khalifah. Normal, puisque leurs rapports avec nos hommes politiques sont étroits, et que ces derniers ne peuvent souffler mot sur la répression violente dont sont victimes les bahreinis. Ce pays a la particularité d’être protégé par les Etats-Unis au même titre que la grande démocratie à proximité, l’Arabie saoudite. Suivez mon regard. D’ailleurs, à Bahreïn est installée une base militaire américaine, le Naval Support Activity Bahrain. L’île de Bahreïn est entourée de l’Arabie Saoudite à l’ouest et du Qatar à l’est. Un pont d’une longueur de 26 km le relie à l’Arabie Saoudite depuis 1986. Si leur fameux “printemps arabe” piloté de main de maître diaboliquement en Libye, Tunisie, Egypte ou Syrie réussi à Bahrein, inévitablement, il se propagera au Qatar et en Arabie saoudite. Un scénario inacceptable pour les “rois du monde.”
Malgré l’état d’urgence qui interdit toute manifestation, le peuple de Bahreïn n’abdique pas. Or, ces loups qui nous gouvernent, dans leur poker menteur insipide nous expliquent que l’enjeu principal dans cette révolte réside dans l’équilibre régional voire mondial. Ils ne pensent qu’à leurs intérêts bien sûr. Et pourtant, selon une commission indépendante,loin des élucubrations de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), la répression de la révolte en février/mars 2011 avait fait au 35 morts, au plus 100 morts. Des victimes pas seulement tombés sous les balles de l’Arabie saoudite, mais aussi sous la torture. Amnesty International quant à elle, estime que 60 personnes ont été tuées depuis le début du mouvement. Quant on pense que Bahreïn a fermé son ambassade à Damas, en Syrie, pour protester contre la “répression du régime”, on croit rêver. Les manifestants réprimés à Bahreïn sont aux,….les mains nues. Ce n’est pas le cas en Syrie. A quand une résolution au Conseil de sécurité contre Bahreïn ? Obama, Sarkozy et Cameron, ne diront pas un mot sur ce qui se passe à Manama…