Attali, entre-deux ?

Je suis comme la plupart de mes lecteurs, j’essaie de comprendre, de lire entre les lignes et en tout en recoupant des infos ou des rumeurs, de deviner ce qu’il va se passer. Jacques Attali, pour qui j’ai un grand respect, pour sa grande intelligence, sa vision, son parcours exceptionnel, n’échappe pas à la règle des hommes politiques. Parce qu’il lui fallait bien prendre position dans cette campagne, en s’affichant pour Hollande, il ne peut qu’attaquer Sarkozy.

Dans son dernier billet « Grains de sable », il dit ceci :

« … Si ce rapport de force était différent, si la gauche n’était pas à plus de 44% au premier tour, cela jetterait un discrédit absolu sur les sondages et rendrait caduc tout ce qui suit. Si, au contraire, les données des sondages d’aujourd’hui correspondent à la réalité du moment, la victoire de François Hollande est certaine, à moins que ces rapports de force puissent être modifiés d’ici le six mai ; est ce possible ?

Nicolas Sarkozy semble le croire, et sa vision de la France l’amène à penser que la meilleure façon d’y parvenir est de reproduire la vieille stratégie de la droite au pouvoir, si souvent efficace : faire peur avec l’inconnu, se poser en protecteur du pays, face à ceux qui pourraient mettre en cause des acquis… »

Alors que le 31 juillet 2011, quand tous les médias tenaient Sarkozy pour battu, quand même son camp doutait, Attali le visionnaire, écrivait dans son billet « La cohabitation américaine », ces propos :

« … En son absence, la France eut été ingouvernable en 1986 et dans toutes les périodes ultérieures de cohabitation. La pratique y a alors imposé une jurisprudence, que la constitution de 1958 n’imposait d’ailleurs pas : au président de la République les affaires extérieures et la défense ; au premier ministre et à son gouvernement les affaires intérieures.

On la retrouvera d’ailleurs peut être en 2012, si le président sortant, réélu, se trouve immédiatement confronté à une majorité de gauche à l’Assemblée Nationale… »

Surprenant ! On ne peut penser une seule seconde qu’Attali renie ses écrits, ni même qu’il se soit trompé ! Ferait-il semblant alors de soutenir Hollande tout en étant convaincu de la réélection de Nicolas Sarkozy avec lequel il a travaillé, ou comme Bayrou qui semble bien éteint dans cette campagne parce que Sarkozy lui aurait promis un poste important, s’il était réélu ?

Dimanche prochain, nous devrions avoir une grande partie de la réponse.

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