[IL Y A DES OMBRES]
il y a des ombres dans la porte refermée, il y a
de nouvelles disparitions de nous dans la porte
laissée fermée ; à la place du soleil au-dessus
de la terre lumineuse il y a le soleil au-dessus
de la terre sans jour, sans ciel et sans nuit et
restée fermée ; dans un jour et dans le passé il
y a des ombres qui attendent autour, dehors sur
les seuils de la terre ; elles sont dans la lumière
autour et la terre est dans une lumière sur la terre
brune, transparente, mate et couverte, personne
silencieuse, attendant une venue, qui j’attends
moi aussi, sous le ciel de la terre seule, qui
suis absent de l’au-delà ; je suis de ceux qui
s’éloignent, qui restent alors.
Jacques Estager, « Les ombres et le ciel » in Deux silhouettes, Cité des Fleurs, Éditions Lanskine, 2012, page 22.
JACQUES ESTAGER
© Jacques Estager
Source : Les Carnets d'Eucharis
de Nathalie Riera
■ Jacques Estager
sur Terres de femmes ▼
→ c’est re-moi (poème extrait de Je ne suis plus l’absente)
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions Lanskine) une page sur Deux silhouettes, Cité des fleurs
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