Tout a commencé vendredi dès l’aube, au bureau, lorsqu’un mail du Soir m’annonçait un CD de « Scala chante Rapsat » offert avec son édition.
Ni une ni deux, je me précipite en librairie pour découvrir « la chose ». J’aime les chorales, j’aime Rapsat, je ne pourrai qu’aimer une chorale qui chante Rapsat, d’autant que pour la petite histoire, Mostek m’avait proposé d’aller voir Scala au théâtre de Namur en février dernier… bon, finalement, elle s’était trompée, c’était pas Scala, mais une autre chorale, ah ah ah la bonne blague, mais j’y ai cru jusqu’au bout, que je verrais Scala…
Dans la foulée je découvre le triple CD, le livre et le DVD, que j’offre à mon compte en banque, j’en ai déjà parlé, puis je me souviens que le soir, y’a une émission spéciale.
A 20h05 pétantes (prout), je suis devant mon téléviseur, prête à regarder cette émission, dont je décide de lire le résumé dans ma bible Ciné Revue, et là, j’apprends que ce n’est pas une seule émission, mais une big soirée spéciale de la mort qui tue, que La Deux nous a réservée. Yes. Bonheur. Souvenirs. Emotions. Nostalgie. Je prépare mon graveur DVD pour une soirée de folie, histoire de garder tout cela en stock. C’est une première pour ce graveur acheté en juillet dernier, qui me servait jusqu’alors uniquement de lecteur.
20h05, donc, Aimons les étoiles. Film inédit biographique, plein d’émotion, comme je m’en doutais, avec les témoignages de ceux qui l’ont connu, dont son épouse et son fils. Plein de surprises aussi, puisque j’y ai appris une foule de choses, notamment qu’il avait participé à l’Eurovision en 76, que ce concert à Forest auquel j’étais en 86 était une première pour un artiste francophone belge, que Du bleu dans les nuages fut uniquement enregistré sur maquette, pas le temps d’en faire plus, que l’album Dazibao avait été écrit dans l’ignorance de sa maladie, contrairement à ce que je pensais vu les thèmes des chansons… malheureusement prémonitoires. Très joli moment que ce film, d’autant plus qu’il ne fut pas entrecoupé de publicités, oyé.
21h30. Concert Tous les rêves au Cirque Royal de Bruxelles, capté en 2001, peu de temps avant l’annonce de la maladie. Superbe, surtout lorsque les cordes s’y mettent.
23h. Quelque chose en nous de Pierre Rapsat, diffusée en 2007, rassemble à nouveau témoignages touchants, extraits de chansons et anecdotes amusantes. Poignantes minutes lorsque son neveu chante Du bleu dans les nuages.
00h30. Conviviale poursuite, enregistrée lors de la sortie de Dazibao. J’ignore s’il se savait malade, mais j’en ai bien l’impression. Si tel était le cas, grosse bourde de François Pirette qui annonce « c’est lorsqu’on est malade ou très âgé qu’on écrit le mieux ». Et Rapsat de répondre « je dois avoir écrit un chef d’œuvre alors ». Glups.
1h30. Scala. Un documentaire sur la genèse de leur aventure Rapsatienne, sur la naissance de cette chorale. Sur ces deux frères plein de fougue et de charisme. Sur la découverte par ces jeunes flamandes de l’existence de ce chanteur wallon dont elles ignoraient tout. Sur la symbolique de les voir chanter en français. Sur l’apprentissage difficile des paroles. Magnifique reportage, même si je lutte contre le sommeil.
2h35. Concert Passagers de la nuit en hommage à Pierre, donné après son décès.
Il est dans les 4 heures du matin, ces huit heures se terminent. J’ai peu dormi, je suis imprégnée de tout cela, plus moyen de m’endormir malgré la fatigue. Je persiste et signe durant tout le week-end en écoutant mes CD, encore et encore, en redécouvrant les paroles de certaines chansons (Judy, Du bleu dans les nuages), le tout dans un mélange d’émotion nostalgique et de bien-être absolu.