"Young adult" : Charlize Theron au bal des reines déchues

Publié le 23 avril 2012 par Unefillealyon

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que le week-end dernier, le temps était si pourri qu'on a rien fait de très trépidant. Si ce n'est : braver la pluie pour aller au marché des Gratte-ciels acheter des asperges fraîches, passionnant isn't it ? Du coup, nous sommes allés au ciné. Tout d'abord pour voir "Young Adult" avec la bonnasse Charlize Theron dedans. Personnellement, j'y suis pas allée pour la bonnasse mais pour la scénariste : Diablo Cody, qui avait déjà écrit les scénarii de "Juno" et le réalisateur, Jason Reitman, qui avait déjà réalisé "Juno" aussi mais également "In the Air", "Thank you for Smoking"… et qui est le fils d'Ivan Reitman qui jouait dans Ghostbuster, film qui a marqué mon enfance, mais je m'égare… Malgré les désastreuses critiques, j'ai beaucoup aimé ce film !

Parce que comme Juno (ou Garden State, ou Little Miss Sunshine, …), il fait partie de cette petite catégorie de films ricains qui nous laissent entrapercevoir une "middle-class-american way of life", autrement plus touchante et à laquelle on s'identifie volontiers Plus touchante car elle nous montre des personnages qui semblent tellement plus vrais que ceux des farces débilisantes auxquelles on nous a gavé toutes ces années. Parce que vous, vous avez vraiment cru que les ménagères américaines ressemblaient toutes aux Desperate Housewife ?

Chalize Théron est belle. Elle est belle et elle est écrivain. Elle a aussi un de ces petits chiens dont raffolent les filles qu'elle a appelé "Dolce"… Mais elle connait aussi des gueules de bois fracassantes, l'angoisse de la page-blanche et la peur de finir seule. Dès lors, elle décide de rentrer dans sa ville natale, petite bourgade du Minnesota, pour reconquérir son ex resté là-bas et le sauver de la pauvre vie de famille dans laquelle il s'est laissé piéger… C'est un film qui, sous ses airs comiques, raconte en fait une tragédie. Celle de toutes des filles qu'on a connu au collège ou au lycée : les reines !
Pas follement intelligentes, certes, mais belles à crever.
Et elles le savaient qu'elles étaient belles : souvent suffisantes, moqueuses et acides mais parfois même sympas ! En tous cas : toujours aimées, toujours remarquées, toujours invitées…Il y avait même celle qui avait commencé une petite carrière de mannequin. "Elle auront toujours du succès ! Finiront par épouser un médecin, un dentiste ou un sportif et arrêteront de travailler !". Le temps passe, on ne sait pas trop ce qu'elles deviennent… Nous on fait notre petit bonhomme de chemin : déjà, on a plus d'acnés, ensuite on se fait opérer de la myopie pour ne plus avoir ces affreuses lunettes, on s'habille un peu mieux aussi, c'était de toute façon impossible de faire pire… Et puis on sort, on se marre, on fait les 400 coups en enchaînant les coups d'un soir, les histoires sérieuses, les régimes, lessoirées entre potes et les postes dans diverses entreprises… Y'en a même qui se marient, qui font des bébés et ressortent enfin les talents développés en section Art Appliqué pour envoyer des faire-parts meugnons à tous leurs amis… Un parcours d'une banalité affligeante en somme… Mais on est plutôt heureux non ? Et puis Facebook. Tiens, et notre reine à tous, qu'est-elle devenue ? La reine de la promo est elle aussi devenue affligeante de banalité. Toujours aussi jolie, oui, mais elle a bien pris 15 kilos sur les dernières photos taguées par ses amies... Sur son profil, la nostalgie du bon vieux temps : ses photos de mannequinat prises en 1ère année de BTS. Elle se plaint de son boulot pas assez bien payé, de son célibat cause son dernier (si beau !) mec s'est barré, de la rudesse de la vie à laquelle elle n'a pas été préparée… Pauvre reine déchue, pauvre Charlize Théron… Et tant mieux pour nous !

Avez-vous remarqué ? La revanche des filles banales du lycée arrive bien souvent la trentaine passée...