Vous le savez, j’ai des soucis dentaires, depuis le 30 janvier dernier. Ça commence à faire long, surtout quand je me dis qu’avant mes rendez-vous de janvier, dont le but était de maintenir ma santé dentaire en état en réparant tout ce qui pouvait l’être, donc avant ces rendez-vous, je n’avais aucune douleur, et depuis c’est l’enfer, enfin un petit aperçu de l’enfer dentaire.
Et quand je me dis que j’ai souscrit une assurance dentaire qui prendra court le 1er juillet, date où, je l’espère, tout sera réglé (y’a intérêt), là c’est l’enfer dentaire de mon portefeuille.
Bref, depuis ce 30 janvier dernier, j’ai mal. J’ai mal là quand j’inspire trop d’air froid ou que je mâche quelque chose, mais vraiment mal, genre intenable. J’ai mal ici quand le froid s’en mêle et même sans rien faire, ça pince, ça lance, c’est lancinant, aigu et sourd à la fois, avec la sensation que la dent explose ou implose, c’est selon. Et puis là, j’ai mal aussi tiens.
L’autre jeudi, ne tenant plus, en l’absence de mon dentiste chéri, qui skiait allègrement ou se vautrait dans un transat, ignorant tout de mon lit de douleur, j’ai été hébergée par un autre dentiste, dont le but était de me sauver la vie. Il a donc dévitalisé la dent incriminée, qui a continué à me faire mal durant quatre jours, puis, petit à petit, heure après heure, ça s’est un tantinet estompé, même si bien sûr il n’est toujours pas question de m’en servir, de cette dent, ni de l’autre, la première, là, dont je vous parlais.
Mais c’est plus supportable.
Sauf que j’ai eu l’impression d’avoir un cabinet dentaire en bouche depuis cette dévitalisation. Odeur et goût, difficile de cerner, mais sensation d’avoir un dentiste en plein boulot, version miniature, là, sur ma langue. Boire ou manger quoi que ce soit n’y a rien changé, la sensation persiste, vive les « pansements ».
Et il y a quelques minutes, confortablement assise sur mon WC, j’ouvre la porte de l’armoire dans laquelle je fourgue tout ce qui peut être utile dans des toilettes et me vlà envahie d’une odeur de dentiste, mais grave.
Je referme la porte. Je crois à un mirage olfactif dû au traumatisme.
Je rouvre la porte et me penche (vous auriez dû voir le spectacle, moi, à demi-déshabillée, penchée jusqu’au sol pour humer l’intérieur de mon armoire), ça sent toujours.
Je referme dubitativement.
Et j’ouvre une troisième fois, la dernière, celle qui confirme que non, ce n’est pas un mirage.
Traumatisée je vous dis, avec toutes ces odeurs de dentisterie.
L’avantage est que je peux faire une thérapie de désensibilisation : me suffit d’ouvrir mon armoire et d’y plonger mon pif pour me préparer psychologiquement à mon rendez-vous chez dentiste adoré, plus que deux fois dormir…