Partir en vacances: le stress de l’avion!

Publié le 23 avril 2012 par Madameparle

Samedi 14 avril, Paris, décollage à midi.
C’est toujours avec beaucoup d’appréhension que je prépare les bagages. Est-ce la peur d’oublier quelques bouts de moi? L’angoisse de rassembler ma vie dans un petit sac? Ou la peur de ne pas revenir?
Toujours est-il que je suis dans un état d’extrême angoisse…

Deuxième souci majeur de mon départ en vacances (je sais ma vie est tellement dure…) la peur de l’avion.
Petite j’adorais cela.
Mais depuis quelques années c’est l’horreur.
Nous voilà tous les quatre à bord de cet avion de la compagnie nouvel air. Chacun un enfant à ses côtés. Ma petite a deux ans aujourd’hui alors elle a droit à sa place. Je respire pour tenter de m’apaiser. Je prends de l’air et le sort par une paille virtuelle.. Je commence me détendre. L’avion se dirige doucement vers la piste de décollage. Je me concentre sur l’excitation de mon grand.
Qu’elle est loin cette satanée piste…
L’hôtesse explique ses gestes de sécurité. Je ne suis pas dupe ce ne sont que des mises en scènes. S’il y a un souci on périt…
L’avion est le moyen de transport le plus sur me répétais-je tel un mantra…
Que c’est loin.
On va en Tunisie en roulant ou quoi?
La voix du commandant de bord sort de nulle part: nous avons remarqué  un problème technique nous retournons au parking…
Oh my god.
10000 idées se précipitent dans ma tête. Et si on avait volé  avec un gros souci? Allons nous pouvoir rester dans cet avion? On mange quand? Les enfants vont pas tenir…
Une dizaine de minutes plus tard. « le problème est important vous allez débarquer »
Avantage: on va manger!
Puis » souci il n’y a pas assez de place en salle de transit »
On est mal…
Les gens s’agitent. Les gamins n’en peuvent plus… Mon ventre se tord.
Personne dans les allées. Les hôtesses se cachent ou sont parties au resto en attendant…

Puis enfin: « tout va bien nous allons décoller.. »
Je n’en peux plus.

Et si ils n’avaient pas tout reparé .. On va tous mourir…
Ma fille hurle de devoir remettre sa ceinture puis elle s’endort.. La chanceuse.
Mon fils lis la feuille des consignes de sécurité, en long, en large et en travers .. Pourquoi il y a des bateaux gonflables? Pourquoi des trucs qui tombent pour respirer?

Ca y est l’avion s’ élance. On quitte la terre. Il tangue. Cherche son  équilibre. Il continue son ascension. Tourne. Le sol s’eloigne se penche.. Mon gamin a peur. Il dit tout haut ce que j’essaye de taire. On va s’ écraser, on aurait pas dû prendre cet avion la.. Mais faites le taire bordel!!! Le Moteur change de bruit, des bips inconnus. Dernière solution la sacro sainte DS.

Je ne suis pas bien, ma vie est entre les mains du commandant de bord. J’ai envie de m’agripper à quelque chose saisir un lien terrestre…
Ma paille ou est ma fucking paille virtuelle…
Faire diversion de moi même…

Puis l’avion se stabilise, moi aussi…

Je reprends mon souffle en entendant les clics des ceintures qui se décrochent.

On va pouvoir manger.
Apaiser cette peur du vide.
J’attends patiemment mais l’hôtesse est longue.. Je n’en puis plus un paquet de galettes pont aven ne suffit pas à nourrir ma famille entière!
Je me décide à aller ventre à terre voir l’hôtesse. Comment ca se passe pour le repas?

Il n’y a plus rien madame..

Je cherche son sourire.. Non vraiment je vois pas…

What???
Enfin si il reste deux barres de céréales et un mini paquet de chips. Banco je prends tout…

Que s’est-il passer depuis 10 ans dans les avions?
Plus d’ écran avec une petite carte pour situer l’avion. Plus d’hôtesse dispo, plus de collation molle et insipide mais qui faisaient passer le temps.. La crise est partout mais le billet d’avion n’a pas baissé  pour autant…

Nous nous délectons de nos deux barres de céréales… Heureusement la Tunisie n’est qu’à 2h30 de Paris et le voyage passe relativement vite.

La descente n’ était que pur bonheur car elle me rapprochait de la vie, de mes vacances.

Ma fille avait échangé  de place avec mon fils. Au moins elle ne parlait pas juste une petite bouille inquiète au moment du freinage! Mais peu importe nous étions en vie!

Les applaudissements à l’atterrissage jusque là  m’avaient toujours semblés ridicules mais là j’ai applaudit de bon coeur les larmes aux yeux!
Nous ne sommes pas morts dans cet avion!

Nos vacances commençaient réellement!