Amandine
Jeune maman, Amandine est une « glaneuse » dans l'âme depuis sa plus tendre enfance, ce qui, dit-elle, l'a sauvée de la misère où elle aurait pu sombrer en rencontrant les écueils de la vie. Aujourd'hui, elle partage allègrement son savoir-faire et son savoir-vivre avec tout ceux qui en ont besoin.
Avec ma mère et mes
sœurs, on ramassait des mures sauvages et des framboises dans les champs, on passait de superbes moments à la campagne. Je quitte le cocon familial pour me retrouver en ville et « boulot, métro, dodo » comme occupation
principale.
Le bus s'arrêtait devant l'enseigne d'un fleuriste et une fois par semaine, ça débordait !
La curiosité m'a poussé à soulever le couvercle pour constater que les plantes et les bouquets de fleurs coupées était
presque en parfait état... J'ai refait la déco de mon appartement avec des bouquets reconstitués comme ça
pendant un an.
Le chaos est arrivé dans ma vie, l'achat d'une maison, un contrat de travail pas renouvelé suite à l'arrivée de bébé,
le stress du manque d'argent, les fins de mois difficiles... Mon conjoint de l'époque loue un camion, mets toutes mes affaires dedans, et m'expédie à Nantes, cette grande ville que je ne
connaissais pas... Je me retrouve SDF avec mon enfant de 18 mois. Quatre mois de galère... sans carte bancaire, sans mes papiers, il fallait que je mange quand même... et les premières
poubelles...
La chance m'a souri à partir de ce moment, j'ai rapidement trouvé un foyer d'hébergement et un logement social... ma
vie s'est nettement améliorée, un regard nouveau sur les choses du quotidien... Besoin d'un lit ? Tiens il y a un clic clac en parfait état à la poubelle... micro onde, gazinière, TV de deuxième
mains... Je n'ai jamais été aussi riche matériellement que depuis que je fais les poubelles
L'obsession des poubelles ne s'est pas arrêtée là, j'en rêvais, j'observais, je fouinais, je récoltais, j'en
jouissais... Meubles, décoration, vêtements, alimentation, outils de jardin, livres,
jouets !!! Tout ! On trouve de tout dans les poubelles !
Encombrants, le jour des éboueurs, poubelles des immeubles collectifs, une vraie organisation s'installe. Un carnet de
bord , une organisation méticuleuse, l'envie de crier au monde entier le triste constat de cette société d'hyper-consommation.
J'ai découvert Facebook en 2010 (seulement !), au début réticente à confier des données personnelles, puis complètement
accroc pour la simplicité des échanges et des rencontres multiples. Je me lance dans la création d'un groupe d'entraide, comment chercher les bons plans pour trouver les besoins du
quotidien...
Ainsi est né Freegans
France et son accueil, recueil d'informations. Le partage, les rencontres, le troc, une vrai complicité entre les freegans s'instaure...
Aujourd'hui je ne travaille plus comme salariée, je produis ma viande, mes œufs et mes légumes. La chance m'a permis de
retourner vivre à la campagne. Je fais le choix de conduire mon chemin de vie vers l'autarcie alimentaire, et avec le temps je l'espère, vers une autarcie énergétique.
Les Freegans ont fait le choix stratégique d’un mode de vie alternatif qui limite leur participation dans l’économie
conventionnelle et qui limite au maximum leur consommation de matières premières. Les Freegans se retrouvent dans la communauté, la générosité, le souci social, la
liberté, la solidarité et le partage et sont en total opposition avec... une société basée sur le matérialisme, l’apathie morale, la concurrence, la conformité et l’avarice.
Après avoir essayé de boycotter pendant des années les produits de firmes responsables de violations des droits de l’homme ; de destruction de l’environnement ; de maltraitance sur les animaux,
beaucoup d’entre nous ont réalisé que quoi que nous achetions nous nous retrouvions à supporter un système déplorable. Nous avons réalisé que le problème ne réside pas dans quelques entreprises
seulement mais bien dans le système lui-même.
Le freeganisme est le boycott total d’un système économique dans lequel le souci de rentabilité a totalement balayé toute considération éthique ; et dans lequel les systèmes de production fort
complexes font que tous les produits que nous achetons ont des conséquences dévastatrice ; conséquences, que nous sommes souvent fort loin de soupçonner. Donc, plutôt que d’éviter d’acheter des
produits de certaines firmes qui nous amènent à en faire profiter une autre, évitons tout simplement autant que nous pouvons : d’acheter.
"Freegan" est la contraction des mots ‘free’ et ‘vegan’. Les vegans sont ceux qui refusent la maltraitance des animaux et qui évitent donc la consommation de produits d’origine animale ou bien
testé sur les animaux. Les Freegans vont encore plus loin en réalisant que dans une économie de production de masse dirigée par le profit, les abus sur les hommes, les animaux et la planète ont
lieu à tous les niveaux de productions (de l’acquisition des matières premières en passant par la production et le transport) et ceci est valable pour chaque produit que nous achetons. Les
ateliers clandestins (sweatshop), la destruction de forêt tropicale, le réchauffement de la planète, le déplacement des communautés indigènes, la pollution de l’air et de l’eau, l’extermination
de la faune considérée comme “parasite”, le renversement des gouvernements populairement élus pour maintenir des dictateurs de paille qui soutiennent les grands intérêts commerciaux, les open-pit
strip mining, le forage du petrole dans des régions à environnement sensible, le démantèlement des syndicats, l’esclavage des enfants, et les dessous de table aux régimes répressifs ; sont
quelque unes des conséquences des produits apparemment inoffensifs que nous consommons chaque jour.
Les Freegans utilisent une gamme de stratégies basée sur ces principes :
* Récupération des déchets
Nous vivons dans un système économique où les vendeurs évaluent seulement le bénéfice tiré des produits de la Terre. Les consommateurs sont constamment bombardés par la publicité leur disant de
jeter et de remplacer les marchandises qu’ils ont déjà parce que ceci augmente les ventes. Cette pratique des sociétés riches produit une quantité de déchets si énorme que beaucoup de gens
peuvent vivre simplement grâce aux détritus. Nous encourageons d'autres personnes que nous formons nous mêmes à de venir Freegans. On évite ainsi des consommations inutiles. Nous défions ainsi
les injustices et nous sommes fiers de permettre aux ressources essentielles d’être un peu moins gaspillées ! Tellement de gens manquent des bases nécessaires à la survie comme la nourriture,
l’habillement, et un toit...
Nous luttons aussi contre la quantité de déchets envoyés dans les incinérateurs , et remblais, situés dans nos voisinages salis où ils causent des niveaux élevés de cancer et d'asthme.
La stratégie Freegan la plus notoire est ce qui s’appelle généralement « dumpster diving» ou "plongée dans les poubelles". Cette technique implique de fouiller les ordures des particuliers, des
résidences, des bureaux, et d’autres établissements pour les marchandises utiles.
En dépit des stéréotypes de notre société au sujet des ordures, les marchandises récupérées par les Freegans sont sûres, utilisables. On les nettoie et sont en parfait état ou presque...
Le syndrome d’une culture du tout jetable qui nous encourage à remplacer constamment nos marchandises plus anciennes avec les plus récentes. Quelques freeganers urbains s'y mettent seuls,
d’autres plongent en groupes, mais nous partageons toujours les découvertes entre nous et avec n’importe qui du moment qu'il en veuille. Les groupes comme "foods not bombs" récupèrent la
nourriture qui finirait autrement dans la chaine des déchets et l'emploient pour préparer des repas partagé dans les endroits publics avec tous ceux qui veulent y participer.
http://foodnotbombs.net/
En fouillant les décharges, et sacs de détritus des particuliers, des bureaux, des écoles, des maisons, des hôtels, des magasins, et n’importe où ailleurs, les Freegans peuvent obtenir la
nourriture, les boissons, les livres, les articles de toilette, les journaux, les videos, la vaisselle de cuisine, les appareils, la musique (CD, cassettes, disques, etc.), les tapis, les
instruments musicaux, l'habillement, les rollers, les scooters, les meubles, les vitamines, l’électronique, l'alimentation des animaux, les jeux, les jouets, les bicyclettes, les bandes dessinées
et n’importe quel autre type d'objets de consommation. Plutôt que de contribuer davantage à cette perte, les Freegans diminuent le volume global des ordures et la pollution.
Un bon nombre d’articles d'occasion peuvent également être trouvés gratuitement ou être partagés avec d’autres sur des sites Web comme Freecycle. http://fr.freecycle.org/accueil/
Les zones de gratuité : ces événements sont apparentés aux marchés aux puces avec des choses gratuites. Les gens apportent des articles et repartent avec d’autres. Ils donnent et prennent mais
pas un sou n’est échangé. Quand les Freegans doivent acheter, nous achetons des marchandises d’occasion qui réduisent la production et soutiennent leurs réutilisation.
http://www.simplifiersavie.com/zone...
Réduire ce qui aurait été gaspillé sans ne fournir aucun fond additionnel pour la nouvelle production.
* Minimisation des rebuts.
En raison des séjours fréquents dans les poubelles de la société, les Freegans se rendent vite compte et sont dégoûtés des énormes quantités de déchets produits par le consommateur moyen. Ils
choisissent de leur plain gré de ne pas être une partie du problème. Ainsi, les Freegans réutilisent scrupuleusement, compostent la matière organique, et optent pour la réparation plutôt que de
devoir racheter des articles autant que possible.
Redistribuons à nos amis.
* Transport éco amical
Les Freegans sont conscients des impacts sociaux et écologiques désastreux engendrées par l’automobile. Nous tous savons que la pollution routière est due au pétrole consommé mais beaucoup ne
pensent pas aux autres facteurs de destruction comme les forêts qui étaient là avant la construction de la route... et les décès humains et de la faune suite aux collisions. La consommation
massive de pétrole crée aujourd’hui l’impulsion économique pour la tuerie en Irak et partout dans le monde. Par conséquent, les Freegans choisissent de ne pas utiliser de voitures pour la
plupart.
Nous employons plûtot d’autres méthodes de transport comprenant les transports en communs, l’auto-stop et le covoiturage, la marche à pied, les rollers, et le vélo. L’auto-stoppeur prend la place
libre dans une voiture qui aurait été inutilisée de toute façon et ne s'ajoute pas à la consommation globale des voitures et de l’essence.
http://www.covoiturage.fr/
Quelques Freegans utilisent des voitures inévitablement mais nous essayons d’éliminer notre dépendance à l’égard des combustibles fossiles en utilisant des voitures avec des moteurs diesel
convertis en « végétarien-huile ». Nous remplissont littéralement nos voitures avec de l’huile de friteuse utilisées par les restaurants – un autre exemple de détournement... Les groupes
volontaires forment partout d'autres automobilistes en convertissant leur moteur diesel à l’huile végétale.
* Logement libre loyer gratuit
Les Freegans croient que le logement est un DROIT, pas un privilège. Autant qu'un Freegan considère la nourriture jetée comme une atrocité pour les personnes qui meurent de faim, on nous outrage
également en laissant mourir les gens dans la rue quand il gèle. Beaucoup de propriétaires ont des logements vides et ne veulent pas céder gratuitement un toit à ceux qui en ont besoin, le profit
d'abord.
Les squatters sont les gens qui occupent et remettent en état les bâtiments abandonnés et décrépis. La plupart des squatters sont Freegan. Les squatters croient que les besoins humains réels sont
plus importants que des notions abstraites de propriété privée, et que ceux qui possèdent des bâtiments et ne permettent pas aux personnes nécessitantes de vivre dedans, ne méritent pas de
posséder ces bâtiments. Les squatters convertissent souvent les bâtiments abandonnés en centres sociaux avec des programmes comprenant des activités d’art pour des enfants, l’éducation
environnementale, réunions des organismes de la communauté, et davantage...
* Retour au vert
Nous vivons dans une société où la nourriture que nous mangeons vient de loin, un coût écologique élevé. En raison de ce processus, nous avons perdu l’appréciation des changements de saison et
les cycles de la vie mais certains d’entre nous retournent au travail de la terre dans les jardins familiaux, partagés, communautaires et la cueillette des plantes sauvages.
Beaucoup d’écologistes urbains ont transformé des terrains vagues en parcelles de terrain verdoyantes ou en jardin de la communauté. Dans les villages où les magasins sont éloignés, les jardins
de la communauté fournissent une source d’aliment naturel.
Là où l’air est pollué, les arbres dans ces nouveaux jardins de la communauté produisent l’oxygène. Dans les paysages dominés par la brique, le béton, et l’asphalte, les jardins de la communauté
fournissent une oasis entre les usines, un espace ouvert, et des endroits pour les communautés pour se rassembler, où tous fonctionnent ensemble, partagent la nourriture, se développent ensemble,
et décomposent les barrières qui maintiennent des personnes isolées les uns des autres.
Les cueilleurs de plantes sauvages démontrent que nous pouvons nous alimenter sans supermarchés et traiter nos maladies sans pharmacies en se familiarisant avec les plantes comestibles et
médicinales qui poussent tout autour de nous. Même les parcs de ville peuvent rapporter les nourritures utiles et les médecines, réveillant en nous la vérité sur les manipulations des
corporations de producteurs. D’autres poussent encore plus loin le style de vie de cueilleur sauvage en se retranchant dans des communautés dans le désert basé sur des qualifications primitives
de survie.
* Travailler moins, chômage volontaire
Combien d'heures de vies devons nous sacrifier pour avoir un salaire et payer ses factures ? Pour la plupart d’entre nous, le travail signifie sacrifier notre liberté aux ordres du patron, des
efforts, de l’ennui, de la monotonie, et dans beaucoup de cas des risques négatifs sur notre bien-être physique et psychologique.
Les liens proposés par Amandine pour aller plus loin
- En route pour l'autarcie
https://www.facebook.com/groups/188194977911244/
- Tout faire soi même
https://www.facebook.com/groups/Methakitoolia/
- Le p'tit jardin
https://www.facebook.com/groups/204078692972756/
- Les boulangers
-
La compétence du boulanger et la transmission de son savoir faire
- Encyclopédie pour survivre envers et contre tout
https://www.facebook.com/pages/Encyclop%C3%A9die-pour-survivre-envers-et-contre-tout/113370475416443
- Contes et histoires en pays gallo