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Les manifestations et le nouvel horaire de travail forcent déjà la police à faire des choix

Publié le 24 avril 2012 par Cheaplabel
Les manifestations et le nouvel horaire de travail forcent déjà la police à faire des choix source journaldemontreal.com 
Les manifestations étudiantes et le nouvel horaire de travail coûtent cher à la police de Montréal, tellement qu’elle doit déjà se serrer la ceinture quatre mois après le début de l’année.
« Une chance que le Canadien n’a pas fait les séries parce qu’on serait dans le trouble », répètent en chœur plusieurs policiers interrogés par le Journal.
Depuis le début mars, des policiers de partout sur l’Île nous ont confié que la situation budgétaire est telle que des enquêtes ont dû être mises sur la glace, ralenties ou terminées prématurément, et que des opérations ont été reportées pour des raisons budgétaires.
Dans les centres opérationnels, les enquêteurs ont reçu le mot d’ordre de ne plus faire d’heures supplémentaires, à moins que celles-ci aient été dûment autorisées en haut lieu, nous a-t-on dit sous le couvert de l’anonymat.
Questionné à ce sujet hier, le chef de police, Marc Parent, s’est montré rassurant.
« Non, les budgets n’affectent pas les enquêtes. Et ce n’est pas vrai qu’il n’y a plus d’heures supplémentaires. S’il y a de la criminalité, on va s’en occuper », a-t-il dit.
« Mais il y a toujours des imprévus et le mouvement étudiant en est un qui vient occasionner des dépenses plus importantes », a convenu le directeur de la police.
200 heures chacun
Selon nos informations, chaque policier de l’intervention aurait cumulé plus ou moins 200 heures supplémentaires seulement avec les manifestations étudiantes.
D’après des chiffres qui circulent depuis quelques jours, les manifestations étudiantes auraient déjà coûté 2 M$ en heures supplémentaires à la police de Montréal.
Mais d’autres sources avancent un montant de 10 à 15 M$. « Non, moi je crois que c’est trop », dit le chef Parent, selon qui sa direction est en train de comptabiliser les dépenses.
Des sources ont confié au Journal que l’enveloppe d’heures supplémentaires pour toute l’année serait déjà dépensée à 80 %, ce que rejette le directeur du SPVM.
On nous a également confié qu’il est très rare que des directives visant à se serrer la ceinture soient données si tôt dans l’année. Normalement, elles circulent après les festivals, au retour des vacances d’été ou quelques mois avant la fin de l’année financière.
Le nouvel horaire de travail appliqué dans le cadre d’un projet pilote depuis la fin du mois de janvier n’aiderait pas les choses.
En vertu de ce nouvel horaire, les policiers des postes de quartier effectuent des quarts de travail d’une durée de 9 h 45. Les policiers de nuit travaillent sept jours consécutifs suivis d’autant de jours de congé.
Témoignages coûteux
Or, il semble que leur présence en cour pour témoigner durant leur semaine de congé coûte cher en heures supplémentaires, beaucoup plus qu’anticipé.
Le soir, les équipes sont plus nombreuses, mais réduites en effectif, ce qui a pour effet d’augmenter le nombre de remplacements.
« Effectivement, il y a eu des gros projets en début d’année et la présence à la cour a aussi été importante. On est en train de voir tous les impacts associés à ça, mais il est trop tôt pour le dire », affirme Marc Parent.
Le nouvel horaire devait également s’appliquer aux enquêteurs, mais ce projet a été reporté à l’automne. « Les commandants s’arrachent les cheveux pour voir comment ils pourraient l’appliquer », nous a-t-on dit.
« C’est pas quelque chose que je vais régler dans un article de journal. Mes gens sont en discussion avec la Fraternité », a répondu le chef lorsque le Journal lui a demandé si le nouvel horaire pourrait ne jamais s’appliquer aux sections des enquêtes alors que le projet pilote tirera à sa fin à l’automne.

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