J'ai souvent eu Diane au téléphone et je sais qu'elle a rencontré avec intérêt plusieurs des personnes vers qui je l'ai orientée, et qui l'ont à leur tour menée vers d'autres. Au bout du chemin ce furent huit petits films qui ont été tournés, et qui témoignent de l'atmosphère particulière de la cité-jardin.
L'équipe n'a pas choisi Tito, le bédéiste qui a tant croqué la ville de Chatenay et ses alentours, Vincent Delerm qui a chanté la ville, le joueur de foot Habib Bamogo ou Vincent Cassel qui vient de temps en temps rencontrer un pote dans le quartier. Ils ont préféré des hommes et des femmes qu'on désigne sous le terme de héros ordinaires, comme on dit maintenant, certes connus ou populaires, mais pas célèbres.
Trois représentations ont été programmées, un peu confidentiellement, dans la salle de répétition de la Piscine, qui était un lieu de baignade avant d'être le théâtre que l'on connait aujourd'hui.
Sur scène un comédien ou une comédienne interprétait un personnage dont il n'avait eu connaissance qu'à travers le texte des séquences retenues au montage. Une fois l'artiste reparti dans les coulisses, l'écran descendait des cintres. Les spectateurs découvraient alors la "vraie" personne qui, bien entendu prononçait exactement les mêmes mots, mais qui prenaient alors une intensité différente.
La confrontation entre fiction et réalité était assez surprenante. Surtout quand on reconnaissait dès les premiers mots prononcés par un comédien (qui ne lui ressemble pas du tout physiquement) un proche dont on ignorait qu'il avait fait l'objet d'un tournage. J'ai moi-même été bluffée par une ou deux performances.
Le dernier soir il était prévu que comédiens et "modèles" fassent connaissance. J'imagine l'émotion réciproque. Si je vous en parle aujourd'hui ce n'est pas pour vous faire regretter de n'avoir pas été convié mais pour vous annoncer qu'à la rentrée les mêmes seront cette fois sur la grande scène de la Piscine.Quand je voulais parler à ma voisine je tapais au tuyau .. Y avait à l'époque 9+5+7+6+ ... 29 enfants sur le palier. on fait plus des familles comme çà aujourd'hui (...) on se donnait, on faisait des échanges (...) le coeur dur c'est une image qu'on veut se donner, les jeunes des quartiers, on n'est pas assez forts dans nos têtes (...) je surveille les légumes comme un bébé dans un couffin (...) je fais ce que mes parents n'ont pas pu faire (...) la vie est-ce que c'est une chose sérieuse, un songe ou un rêve ? (...) les aléas c'est ce qui permet de construire votre vie sinon elle est plate (...) y'avait des champs partout, une ville-village, toutes nationalités, tous âges (...)
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