J'ai peur de ne pas être à la hauteur. J'ai peur de les décevoir, de me décevoir. Les exigences que j'ai à mon égard sont les plus élevées de toute, parce que j'ai été très forte pendant très longtemps- il m'est donc désormais interdit d'être faible... Ce serait sans doute un bon récit. Quelqu'un de très fort, qui l'a toujours été sans véritable difficulté - et un jour, les obstacles se dressent. Des petits d'abord, aisés à surmonter. Et puis de plus en plus grand, de plus en plus douloureux. L'orgueil se vexe facilement de ces petits échecs, de ces petites angoisses qui peu à peu nous font douter de tout.
J'ai peur de ne rien pouvoir faire. De rester là, à regarder le monde, sans pouvoir agir, sans pouvoir exprimer un point de vue, quelque chose qui rassemblerait une majorité, ou une minorité - quelque chose qui, en tout cas, feraient prendre conscience aux hommes leur capacité à être bons, leur capacité à apprécier des arts.
Tout le monde et chacun dit être un peu fou, adorer la musique ( peu importe laquelle ! ), ou le cinéma ( peu importe lequel ! ). J'ai été fan des Jonas Brothers : peu importe la qualité de la musique, ils rassemblaient une immense majorité de filles qui souffraient, qui avaient les hormones au summum. Des amitiés se sont forgées grâce à eux.
Et ainsi l'art, toute forme d'art, bon ou mauvais, commercial ou non - l'Art doit avoir un pouvoir fédérateur. C'est peut-être la seule mission à laquelle il doit se consacrer.
Il n'y a que dans l'Art ( je parle pour les spectateurs et non les créateurs, qui eux connaissent les affres de l'orgueil, de la jalousie, du doute ) que les Hommes s'allient sans haine et sans intérêt individuel. Sans intérêt individuel, car l'intérêt d'aller à une exposition, un concert, d'acheter un livre... le seul intérêt que l'on y trouve est le partage qui en résultera.
Rassembler, partager. Si ce n'est plus la mission de la politique, elle doit rester celle de toutes les formes artistiques.