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Te voilà la proie des violences assumées
D’avoir trop vu et trop dit
Il en est qui te condamnent
On a toujours tort de trop bien y voir
Et peut-être avez-vous raison
De vivre dans cette attente
Sans doute est-ce la raison de votre survie
Que de ne plus rien dire
Du monde tel qu’il va mal
*
Pardonnez-moi donc de ne savoir taire ma douleur
De vivre en écorché sur cette planète sanglante
De ne pouvoir supporter l’agonie d’un enfant
La détresse d’une mère
Le suicide d’un père
*
Ici ma plainte gagne en intensité
A chaque nouvelle qui me parvient
Je marche blessé dans un jour glauque
Qui ne sait en quelle saison se tenir
*
Au risque d’être descendu
De mon piédestal de poète
Je ne saurais emprunter
Les chemins de soumission
*
Et tant pis si mes vers n’en sont pas
Tant pis s’ils ne trouvent aucun havre
Aucun port, aucune auberge
Ce qui vient de révolte
A voir la tournure du monde
Justifie chaque jour la plume
Manosque, 21 février 2012
© Xavier Lainé, mars 2012
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