A quoi tiennent les impressions ?
Chez Igor (oui, le même), c'est aux chevilles.
Ses impressions s'accrochent là.
Il reçoit les informations à ce niveau.
Elles y restent scotchées.
Car, selon lui, c'est du scotch qui les fixe.
Eh bien, je crois que Igor a voulu m'épater.
Qu'il a lustré la réalité.
Que ses impressions tiennent par des agrafes.
Je le lui ai dit.
Il a concédé qu'il avait, en effet, arrangé la réalité.
Qu'à ses chevilles, ses impressions tenaient toutes seules.
Je préfère, lui ai-je répondu.
Quoique, ai-je ajouté (après un silence).
En es-tu bien sûr ? ai-je poursuivi.
Qu'est-ce qui te fait penser que mes impressions ne peuvent pas tenir toutes seules à mes chevilles ? a-t-il répliqué.
C'en était trop (Igor avait parlé sur un ton, je ne vous dis que ça).
J'ai regardé ses chevilles.
Et là, stupeur… et déception.
A ses chevilles, il y avait l'idée que Igor se faisait de mon air suspicieux.
Elle tenait toute seule à ses chevilles, je vous assure.