« Les mots nomades » : l’histoire d’un nom…

Publié le 02 février 2012 par Lesmotsnomades @LesMotsNomades

D’abord, il y a le projet. Puis très vite se pose la question du nom. Parce que cela va servir de base à notre communication, et qu’il s’agit d’un élément primordial dans la construction d’une identité corporative. C’est aussi une véritable étape, symboliquement : nommer son projet, c’est lui donner vie et l’ancrer dans la réalité.

"Les mots nomades", pas "la traversée du désert"!

Mon nom à moi, ou un nom commercial ?

En tant que traductrice indépendante, deux solutions s’offraient à moi : communiquer avec mon propre nom, « Jeanne Vandewattyne », ou bien opter pour une dénomination commerciale. Mon nom présente un avantage indéniable : à ma connaissance, il n’existe aucune concurrence et le nom de domaine www.jeannevandewattyne.com est disponible ! Mais mis à part cela, ce choix présentait un certain nombre d’inconvénients :

  • Idéalement, un nom doit être simple à retenir. Hmmm, avec un nom comme le mien, ce n’est pas gagné !
  • Regardons la vérité en face : à plus de 200 kilomètres du Nord ou de la Belgique, la plupart des gens trouvent mon nom imprononçable. Les appels téléphoniques que je reçois à titre professionnel ou administratif démarrent bien souvent par un « Je voudrais parler à Mademoiselle Jeanne Van…de… euh… » (et je sens que mes interlocuteurs vivent alors un grand moment de solitude).  Ce serait quand même dommage que des clients potentiels renoncent à me téléphoner et préfèrent chercher un autre traducteur, uniquement pour éviter l’embarras de ne pas réussir à prononcer mon nom correctement ! *
  • Dans le même ordre d’idée, j’imagine un client qui essaierait de me retrouver sur Internet en tapant mon nom dans un moteur de recherche. Comment ça s’écrit, déjà ?

Bref, il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’utiliser une dénomination commerciale serait sans doute une meilleure solution ! En plus, j’aime assez l’idée de trouver un nom pour décrire mon activité. Ça donne une dimension différente au projet et ça permet d’exprimer sa créativité, de véhiculer une image… Encore faut-il trouver ce fameux nom !

Choisir un nom

Il y a 4 ans, j’ai accompagné une amie qui lançait sa propre activité. Je me souviens bien des longs moments de réflexion, des débats animés, des échanges passionnés, des brainstormings acharnés auxquels prenaient part famille et amis… jusqu’à trouver LE nom qui lui conviendrait. Après tout, c’est une décision qui ne se prend pas à la légère, les implications sont importantes. Le projet devient notre « bébé », on le couve, il lui faut un nom qui nous plaise, qui soit représentatif…

Je pensais passer par le même processus. Eh bien non. Je n’ai pas réfléchi pendant des jours entiers. Le nom s’est en quelque sorte imposé de lui-même (tout comme la conviction qu’il fallait que je me consacre à la traduction s’était imposée, quelques mois plus tôt). Comme une évidence. Le mot « nomade » tout d’abord. Ce mot me plaisait bien, il faisait résonner en moi des rêves d’ailleurs, j’aimais la symbolique qu’il véhiculait. Je me suis dit que ce serait bien d’arriver à construire quelque chose autour de ça. Je n’y ai pas vraiment repensé ensuite, et puis un beau jour « Les mots nomades » a traversé mon esprit. J’avais trouvé.

La réflexion est venue après. Et plus j’y réfléchissais, plus ça sonnait juste. Plus j’analysais ce choix, ses significations et ses interprétations, plus il me semblait cohérent.

Alors, pourquoi « Les mots nomades » ?

D’abord parce que c’est en lien avec mon activité de traduction, sans tomber dans la description très-factuelle-mais-qui-ne-fait-pas-du-tout-rêver ! Je ne dois pas avoir l’esprit assez cartésien, j’avais envie d’un nom bien à moi et qui raconte une histoire, pas d’un triste code APE… Les mots nomades, c’est un peu une vision poétique de ce qui me plaît dans la traduction : des mots, des phrases, des textes, des idées qui voyagent d’une langue à une autre sous la plume du traducteur.
Au-delà de la traduction, les mots nomades ce sont aussi les mots qui s’expatrient, qui voyagent, qui migrent d’une langue à une autre, d’une région à une autre, d’un individu à un autre. Emprunts aux autres langues, ch’ti, breton, jargon, expressions familiales… La langue française n’est pas figée, elle ne cesse d’évoluer, de se réinventer. Et moi, ça me plaît bien de contribuer à ce grand bazar ! Partout où je passe, je glane les mots qui me plaisent. Et parfois je les fais même voyager : j’ai ainsi converti plusieurs amis bretons au terme « drache »(forte pluie, en ch’ti) (il faut dire que c’est un terme qui se prête bien à une importation en Bretagne, allez savoir pourquoi…).

Et puis enfin, « nomade », ça me parle. Une vie itinérante, où on apprend au fil du chemin.
Devenir traductrice indépendante, c’est la perspective de vivre d’un travail qui me passionne. En plus aujourd’hui, grâce à Internet et aux TIC, on peut travailler (presque) de n’importe où. Je ne vais pas bouder mon plaisir !

Et vous, comment avez-vous trouvé votre nom ?

* Au cas où vous vous poseriez la question… ça se prononce [vɑ̃dəwatin] !

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