Nicolas Sarkozy à Toulouse (29-04-2012)
La mine patibulaire, le visage buriné, les mains moites, transpirant à grosses gouttes, Nicolas Sarkozy descend de l’estrade après son discours d’une heure à Toulouse. Il est conscient, enfin, qu’il a raté son stand-up. Sa déception vient du fait qu’il n’a été applaudi que lorsqu’il évoquait son adversaire. Normal, toute sa dialectique destinée au Front national (FN), ne semble pas trouver d’écho au sein de son parti.
Le crypto-pétainiste et néo-lepéniste (il n’aime pas mais il l’est) a le blues. Lorsqu’il rejoint son épouse Carla que Jean-François Lamour aide à se lever de sa chaise, en lui faisant un bisou, il lui chuchote à l’oreille un petit « merci ». Poursuivant les salutations et remerciements, il a une envie folle de se lancer dans la foule comme un rocker. Il y avait quand même 10 000 nigauds à Toulouse.
Mais, le plus surprenant, après avoir exalté hypocritement la Nation, comme à son habitude, il se renseigne sur ce qui se dit sur Internet et ce que son rival socialiste a réussi à faire. Courroucé après avoir écouté ses interlocuteurs, il s’est laissé aller à des commentaires au ras des pâquerettes.
Selon certaines indiscrétions, il a lâché benoîtement, comme dans la pub et très prosaïquement : « Je les aurai un jour ». Pas exactement, il a plutôt déclaré : « Je vais me venger contre tous ces gens qui m’insultent si je suis réélu ». Tremblez Messieurs, le président est fâché. Il va sévir. Allain Jules sera envoyé en prison, malgré un casier judiciaire vierge.
Médiapart aussi sera “massacré”. Fillon a lancé la première salve. Mais au fait, l’homme qui portait plainte jadis pour tout et pour rien, qui juge d’ « infamie » le papier de Médiapart mais, étrangement, ne porte pas plainte, vous croyez à cette fable ? Vous avez dit diffamation ? Et pourtant, même piur des poupées vaudou à son effigie, Nicolas Sarkozy n’hésitait pas à porter plainte.