Les dimanches après midi ne sont pas indiqués pour rêvasser si ce n’est ce ciel mi-bleu mi-laiteux et un temps assez venteux pour espérer une flânerie ailleurs que dans sa mémoire. Après les mots fléchés, le verre de thé, me suis trouvé à penser à un temps, se situant au dessus des soupçons et surtout pas si loin des heureux vingt ans. Des années sans grandes contrariétés ou presque, où l’argent était souvent rare certes mais avec le cœur toujours léger, un rien l’enrichissait, gratifiait et embellissait de beaux et jouissifs instants que procuraient les rencontres. En ces temps là, on s’aimait si fort, et pourtant faisait que se voir au début de chaque soir dans les rues d’une ville hospitalière tant que nous nous trimballons dans ces rues en parfait inconnus et sans la crainte de tomber nez à nez avec un père, un frère, un oncle ou même un lointain cousin. Chaque perron d’un immeuble, chaque réverbère éteint, chaque coin de rue plongé dans l’obscurité, offrait des rares, électriques et baveux délices dans des étreintes et longs, longs fougueux baisers. Parler de ces années, revenait à remonter le temps aux délices des souvenirs où étudiants, usant jusque la corde nos Jeans par tout les temps sur les marches du théâtre municipal t’attendant, attendant ta venue pour donner le coup d’envoi à la plus folle des évasions, et partir courir une partie de la nuit…
Trêve de nostalgie, je sors faire un tour avec mon appareil photo sous le bras…