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Un magazine français affirme qu’en 2007, Nicolas Sarkozy et Muammar Kadhafi ont conclu un arrangement: la libération des infirmières bulgares en échange d’un accord sur le nucléaire.
Quelques mois après la libération des infirmières bulgares, injustement emprisonnées durant plusieurs années par le régime libyen, le président Nicolas Sarkozy reçoit Muammar Kadhafi. Selon certains magazines français, un accord sur le nucléaire est alors passé entre les deux hommes. Paris aurait ainsi «renvoyé l'ascenseur» à Tripoli.
Certains dossiers confidentiels ont pu être consultés. C'est ce qu'affirme l'hebdomadaire Les Inrockuptibles à paraître mercredi. Qu'y apprend-on? Que «le sort des infirmières bulgares s’est joué sur des missiles français et une centrale nucléaire.»
Pas de commentaire du côté du Quai d’Orsay, ni de l’Elysée qui n’a pas souhaité réagir. Le magazine affirme que «l’essentiel de l’affaire s’est soldé en sept jours, en une succession de bluffs, loin du temps long de la raison diplomatique» et assure qu'en décembre 2007, au premier jour d’une visite à Paris de Mouammar Kadhafi à Paris, six mois après la libération des Bulgares, l’Elysée avait détaillé les accords et contrats signés avec la Libye, parmi lesquels un accord de «coopération pour le développement des utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire» pouvant conduire à la livraison d’un réacteur destiné à dessaler l’eau de mer.
Infirmières contre nucléaire
Quelques mois plus tôt, Nicolas Sarkozy, qui vient d’être élu à la présidence française, s’activait à persuader Kadhafi de libérer les Bulgares accusées en Libye d’avoir inoculé volontairement le virus du sida à des enfants. Le 16 juillet, rapportent Les Inrockuptibles, l’ambassadeur de France à Tripoli Jean-Luc Sibiude reçoit un télégramme de Paris lui demandant «d’approcher au plus haut niveau les autorités libyennes pour leur soumettre un projet d’accord-cadre de coopération franco-libyenne», selon le message confidentiel cité par le magazine.
"Ce texte pourrait être signé lors de la visite qu’envisage de faire le président de la République en Libye, si nous avons reçu d’ici là la confirmation de l’extradition des infirmières", explique un conseiller de Bernard Kouchner (ministre des Affaires étrangères) à l’ambassadeur. Paris énumère les domaines sur lesquels il pourrait porter parmi lesquels le "nucléaire", souligne Les Inrockuptibles.
Deux jours plus tard, toujours dans un télégramme, l’ambassadeur de France informe son ministre de tutelle que Kadhafi a apprécié le mot «nucléaire.» "Les Libyens attendaient ce signal qui répond à une demande personnelle du colonel Kadhafi", écrit-il.
Pas de contreparties?
Dans la nuit du 23 juillet, l’ambassadeur reçoit un nouveau télégramme de Paris annonçant que l’accord nucléaire souhaité par Kadhafi est accepté par Paris. Le «oui »français doit être remis au Libyen "dans les meilleurs délais", mais "uniquement si les infirmières et le médecin sont d’ici là libérés", souligne le télégramme, cité par le magazine.
"Cela marche, commente l’hebdomadaire. Le lendemain, mardi 24 juillet, Mouammar Kadhafi libère les infirmières bulgares". Interrogé en 2007 par une commission parlementaire, Claude Guéant, alors secrétaire général de l’Elysée et plus proche collaborateur de Nicolas Sarkozy, avait assuré que la libération des soignants bulgares n’avait pas donné lieu à des "contreparties".