Nicolas Sarkozy au Trocadero ( Paris, 1er mai 2012)
Au Trocadéro, cet après-midi, j’ai suivi le discours du roitelet élyséen. Une succession d’annonces qui ne convainc pas lui même. C’est évident. Déblatérer dans le vide, insulter et dire qu’on est soi-même insulté, triturer le trait, forcer l’indignation, tout ça lui connaît. Oser parler de la “valeur du travail” alors qu’on a tout cassé durant 5 ans, c’est fort.
A 5 jours du grand rush, tenter de convaincre le plus grand nombre semble être l’ultime syncrétisme des deux candidats. mais, à bien des égards, faire une OPA sur les travailleurs et opposer les uns aux autres, est une hérésie dysfonctionnelle. Comme un hymne à la joie, le chansonnier, dans sa narration métaphorique s’est encore fourvoyé dans le mensonge.
Dans son costume sombre -il aurait été préférable qu’il s’habille en gogo dancer-, le petit homme ne l’a pas fait. En pingouin, donc, loin d’une métamorphose psychédélique, il n’a pu faire passer une vraie émotion. En 2007, il parlait d’une République irréprochable. En 2012, il revient avec ses grands sabots nous parler de la “Refondation d’une République du mérite”. On a envie de verser une larme quand on pense au prince Jean, qui “méritait” sans doute son poste comme président de l’EPAD. Quelle ironie !
L’esplanade du Trocadéro compte 22 000 m2. Or, Nicolas Sarkozy nous dit qu’il y avait près de 200 000 personnes qui sont venues l’acclamer. Quel mytho ! “Posez le drapeau rouge et servez la France”, a dit Sarkozy aux syndicats du haut de ses talonnettes. C’est le bouquet. Il n’a même pas un petit respect de la démocratie sociale, en créant un «contre-1er mai» et suçant le Front national. Quelle indignité ! Sarkozy est indigne de la République.