Il peut paraître paradoxal que la vie m'ait apporté un important contrat (et donc limité le temps que je peux consacrer à ce blogue) pendant la plus importante crise sociale que vit le Québec depuis des années (pour ne pas dire des décennies). Car malgré la rhétorique négationniste du gouvernement du Québec, il ne fait aucun doute que le Québec est en crise. La grève étudiante n'a été que la partie visible de cette crise dans les dix dernières semaines, mais crise il y a. Cette question de la hausse des droits de scolarité a énormément bousculé l'ordre social au cours des dernières semaines et fait ressortir les gigantesques écarts de valeurs entre le gouvernement actuel et la population (il n'y a qu'à consulter les innombrables sondages montrant un taux d'insatisfaction à l'endroit du gouvernement qui atteint des sommets).
Mon absence de ce blogue pendant cette période fort active (qui n'est pas terminée au moment où je reprend du clavier) s'est en réalité avérée intéressante pour prendre du recul avant de revenir. J'ai été un peu plus actif sur les réseaux sociaux - puisque les interventions sont plus courtes et plus directes qu'ici, donc demandent moins de temps et sont plus effectives à très très court terme (j'y reviendrai d'ailleurs), j'ai pu observer la crise avant de revenir pour publier mes observations, les rendant, je l'espère, plus pertinentes que si elles avaient été écrites dans le feu de l'action... et j'ai eu le temps de lire beaucoup de sources immédiates et de participer activement au mouvement. Parfois, en voyage, je blogue peu parce que je suis trop occupé à vivre l'aventure plutôt que la rapporter, c'est un peu ce qui s'est passé depuis un mois, où j'ai passé mon peu de temps libre dans la rue au lieu de le passer à écrire sur ce blogue.
Quelques billets d'ensemble sont donc en préparation à titre de retour sur cette crise sociale qui secoue le Québec.
L'intérêt de la crise est déjà positif: La crise aura permis de secouer un peu les idées reçues, de faire ressortir plus en évidence les positions idéologiques du gouvernement et des groupes qui le supportent (même parfois inconditionnellement), de relancer (lancer?) le débat sur le genre de société que les québécois désirent, et de politiser bien des gens qui ne croyaient pas l'être (en plus de prouver qu'il est faux de dire que les jeunes ne sont pas politisés ou sont cyniques).
Enfin, j'avais publié depuis l'été dernier plusieurs billets à caractère sociaux et politiques, la crise sociale actuelle me permet donc de poursuivre des réflexions entamées publiquement depuis plusieurs mois sur le Canada et le Québec et s'inscrit donc dans une continuité certaine avec mes billets les plus récents concernant le Québec du futur.
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