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Ou ce soir je ne serais pas devant la TV

Publié le 02 mai 2012 par Spartac

Le grand soir est arrivé. Non, pas celui ou,  par des pensées révolutionnaires, dans un élan salutaires nous partirions a l'assaut de l'Elysée. Ce grand soir est plus pragmatique, c'est aujourd'hui que va se dérouler le débat de l'entre deux tours.
Ou ce soir je ne serais pas devant la TVPoint d'orgue formaté d'une campagne scenarisée, il est l'objet de toutes les attentions et les chroniques, la mienne pour le coup n'en faisant pas l'impasse. C'est l'occasion, comme à chaque élections, de ressortir des archives de l'INA, des archives aux tons sépias, ou des orateurs d'un autre temps s'assassinaient à coup de petites phrases.
Ce flashback historique prouvant également que le dernier des débats mémorables a déjà plus de 20 ans d'âge. C'était 1988, une autre époque, une autre politique, un temps ou l'on savait encore magner le verbe.
Ce soir, pas de quoi attendre de retournements d'un spectacle calibré par avance. La campagne est un soap opera, ou chaque personnage joue son rôle, n'en démord pas. Pour toute bonne série il faut pourtant suspense, rebondissements et aussi coups bas, afin de tenir l'auditeur en haleine. C'est aussi pour cela que le débat de ce soir a été placé en pinacle de l'intensité. C'est ce soir que tout se jouera...
Mais l'audimat ne fait pas tout, et parts d'audiences n'est pas vote. Faut il rappeler que c'est dimanche que tout se joue, et que trois heures d'antenne pour convaincre, c'est prendre les électeurs pour des moutons. Bien que qualifiés de veaux par de Gaulle (qui en savait long sur le sujet, pour preuve son cortège de suiveur), on peut penser qu'à 5 jours du scrutin, il faudrait plus qu'un débat pour changer la donne.

Ou ce soir je ne serais pas devant la TV

Dans le temps politique, le débat est aussi petit que cela

Mais c'est ainsi que le scénario est écrit. Un scénario parfaitement exécuté dont les coulisses sont même décryptées par serge Moati sur son documentaire "2012 la vraie campagne" ( Maître es élections, et responsable du format quadrillé de la confrontation finale). Action, émotions et rebondissements, depuis l'affaire DSK jusqu'au dénouement final de dimanche soir. Un DSK qui dans cette dernière saison du sictom de l'année a fait, rue de saint Denis une courte apparition, en forme d'épanadiplose, pleine d'à propos. Histoire sans doute de faire durer le suspens un peu plus longtemps. Un feuilleton on vous dit. Alors ce soir, on va trembler, comme dans un bon duel de série B.
Série porteuse, audimat en hausse, mais le jeu n'est pas à somme nulle. De cette campagne sortira une fracture renouvelée entre les français, parfaitement illustrée hier, jour du 1er mai. Plus loin que les images, plus importants que les enjeux électoraux, on voit grandir les clivages sociaux. Aussi, ce soir, le débat mettra en exergue l'affrontement d'une France qui ne s'aime guère, une France qui a peur, contre une France qui espère encore, même si elle n'y croit plus guère. C'est cette opposition ce soir que le débat mettra en exergue.
PS: Pour ne pas faire défaut, je met aussi en lien les débats dits mythiques ci-dessous
1974 - 1981 - 1988

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