« Burn Nutella », ça marcherait ?

Publié le 02 mai 2012 par Lalex


Je ne sais pas si certains ont vu passer sur mon compte Twitter l’article à propos de l’opération « Burn Jita » sur le jeu en ligne massivement multijoueurs Eve Online (auquel je joue occasionallement, ci-contre c’est mon personnage). Le papier du Figaro expliquait que ce jeu laisse totalement au libre arbitre des joueurs la gestion économique et politique de l’univers, sans les empêcher quoique ce soit dans leurs actions. Du coup, depuis le début de l’année, une communauté de joueurs a voulu saborder un des trois centres névralgiques du jeu : le système solaire Jita (c’est un jeu de science-fiction où les joueurs pilotent des flottes de vaisseaux, visitent des systèmes, se battent, minent des champs d’astéroïdes et développent des technologies). « Burn Jita » est donc une vaste opération militaire (et suicide) où 1500 joueurs ont lancé à une date précise tous leurs vaisseaux à l’attaque. Et effectivement, leur action va changer toute la donne économique pour les 400 000 joueurs de ce MMORPG.

Mais là où j’ai trouvé ça amusant, c’est que le journaliste précise qu’à l’échelle de la Terre, cela correspondrait à 26 millions de personnes. En soit, ce n’est pas grand chose : rien qu’en France, nous sommes 65 millions. Certes, l’idée n’est pas de prendre les armes et de vouloir semer le chaos, mais je me disais qu’avec une action conjointe et pacifiste, il y aurait aussi de quoi bouleverser un secteur économique complet. Genre si ces gens-là boycottent soudain un produit ou une marque ?
Ce n’est bien sûr pas la même chose de coordonner 1500 personnes et 26 millions dans une même action, mais imaginez que nous soyons 26 millions consommateurs de Nutella à décider du jour au lendemain de ne plus acheter un seul pot tant qu’il y aura de l’huile de palme dedans ? Vous voyez le manque à gagner pour l’entreprise ? Vous imaginez l’impact de cette « guerre » totalement pacifique et légale ? C’est là qu’on se dit que Gandhi a raison : « l’épée de la résistance passive n’a pas besoin de fourreau et nul ne peut en être dépossédé par la force » disait-il. À méditer…