Autour je vois rien car y'a un voile, un vêtement intégral, presque niqqab, lui couvre le corps aussi, bref : la tenue quoi ! La couleur noire prédomine mais elle a au-dessus du front un joli liseret de tissu beige, le reste du voile est noir. J'arrête avec le détail des fanfreluches. Mais ce qui m'a scotché c'est la bouche de la nana. Dans sa bouche une énorme bulle de chewing-gum. ÉNORME !!! Elle lui couvre le menton, la bouche, lui mange des bouts de joues, y'a juste les yeux de la gonzesse qui dépassent. La méga-giga bulle de "gomme" ! En traversant le passage clouté je lève le pouce pour lui faire un signe disant "Chapeau la bulle" et je souris. Je reçois en retour le plus beau (enfin, l'un des plus plus beaux) sourire reçu de ma vie. Dans son regard pétillant : de la chaleur, de l'humanité, de la sympathie, de la joie de vivre. Le feu a viré au vert. La nana a démarré avec sa giga bulle toujours dans le bec. J'avais pas d'appareil photo !
A "Casto" ensuite, j'avais pas d'avantage d'appareil photo car j'aurais bien pris discrètement ce jeune couple qui rêvait devant un super jaccuzzi version "Guerre des Étoiles" avec cinquante mille boutons chromés ! Le mec avait d'extarordinaires moustaches recourbées comme un guidon de vélo. Fournies, effilées, magnifiques quoi. De beaux yeux, il avait de beaux yeux clairs et sa nana était aussi gironde que lui. Ils racontaient tous les ploufs ! les splachs ! les SHEBAM! POW! BLOP! WIZZ! comme dans la chanson de Gainsbarre qu'on pouvait faire là-dedans, dans ce matos de rêve. Ils étaient adorables. Pleins de vie, de joie, ça se sentait. Lui, était sur un fauteuil roulant.
Ils étaient trop loin pour être photographiés dans le champ quand je suis passé à leur hauteur sur la route, rentrant de Pau, près d'Hagetaubin, tout à l'heure. Un immense champ comme il y en a dans le secteur. Semé de maïs neuf qui était sorti. Trois centimètres de cheveux tendres et verts sur une terre bien noire. J'ai ralenti. J'avais jamais vu ça. Au loin, très loin dans le bout de ce champ, un sanglier traversait en courant, ventre à terre. Très loin de lui à l'autre bout de cet immense champ, un chien de chasse unique et solitaire courait après ce sanglier. J'avais pas d'appareil photo, mais comme je le disais ils étaient trop loin et j'avais du monde "au cul", route nationale quoi, je pouvais même pas m'arrêter pour regarder !!!
Les yeux sont les plus fabuleux appareils photos du monde...