Magazine Journal intime

Tremble, Anaïs

Publié le 17 mars 2008 par Anaïs Valente

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J’ai peur.  Partout.  Tout le temps.  De plus en plus.  De tout.  De rien.  Peur.  De tant de choses.  Et j’ai toujours eu peur.  Ça doit être une tare génétique.  Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai vraiment toujours eu peur.

Mais ma plus grande peur, c’est la peur du noir.  Classique.  Banale.  Une angoisse qui m’obligeait, enfant, à me rouler en nem dans mes couvertures afin d’éviter que l’un de mes quatre membres ne soit arraché par un monstre nocturne.  Une terreur qui faisait que je laissais la lumière allumée afin d’exorciser tous ces démons prêts à m’attaquer.  Et surtout, chaque soir, il y avait cet escalier à monter.  Neuf marches.  Puis encore neuf autres.  Dans le noir le plus complet.  Cette crainte permanente que des bras sortent des murs pour m’y attirer, m’emmener dans leur monde invisible et inconnu.  Quelle idée aussi de tapisser ces murs d’un velours vert chite.  Typique pour traumatiser les mômes, le velours vert chite. J’aurais pu courir dans cet escalier, afin d’échapper au danger au plus vite, mais mon incompétence légendaire et génétique en EPS (Education Physique et Sportive que ça s’appelait, mais je l’avais rebaptisée Enfer Permanent et Sadique) m’en empêchait.  Courir moi ? Impossible.  Je montais donc les escaliers dans ce noir angoissant, pas à pas, lentement, telle une drosophile à l’attaque de son bout de bidoche, je regagnais mon lit et je me roulais en nem, enfin vous connaissez le topo.  Ensuite, tant bien que mal, je m’endormais. 

Et le matin, dès l’aube, à l’heure où blanchissait la campagne, lorsque j’entendais zinzinuler les merles et les rouge-gorge, je savais que j’étais encore en vie, alléluia, et qu’une journée pleine de lumière allait enfin s’offrir à moi.  J’étais sauvée… jusqu’au soir suivant.

Encore actuellement, je me roule en nem dans mon lit, sait-on jamais que les monstres existeraient bel et bien et tenteraient de m’arracher une jambe.

Encore actuellement, il n’est point question pour moi de quitter mon salon pour rejoindre ma chambre sans tout éclairer sur mon passage : le hall (non tapissé de velour vert chite), le hall de nuit et, enfin, la chambre.  Que la lumière soit.

Peur du noir.  A mon âge ?  Oui.  Et même pas honte.

J’ai peur.  Partout.  Tout le temps.  De plus en plus.  De tout.  De rien.  Peur.  De tant de choses.  Et j’ai toujours eu peur.  Ça doit être une tare génétique.  Du plus loin que je m’en souvienne, j’ai vraiment toujours eu peur.

Billet en réponse au tag de Kryseys et qui est également ma participation au défi-mot. 

 


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