Secty bitch

Publié le 24 mars 2012 par L'étudiante

D’ordinaire, on ne la remarque pas.

Elle est du genre à rester pendue à son portable qui fait plus office d’organe vital, tant celui-ci semble la maintenir en vie à se faire pianoter sans cesse par ses dix doigts (à croire qu’elle lit « Touche-moi encore » sur l’interface). Elle n’est pas désagréable si vous n’allez jamais à l’encontre de ses propres principes (qui sont accessoirement compréhensibles et applicables par elle, seule), il vous suffit donc d’être un bon pigeon pour figurer parmi ses “friends“.
Elle se fait prénommer ”puce“, “$hérie” ou même “b£eË€s$Tt@Äàâ” par ceux qui en sont dignes. Pour ma part, ça tourne généralement plus autour de “pintade“, “pouffe“, “EEMHC : Être à  l’Esprit Magique Habitant son Cul” ou plus simplement “dinde“, mais puisque nous sommes intimes avec cette charmante créature, nous lui donnerons le titre honorifique de Skippy !

Skippy est à la mode et ne s’équipe que de tout ce qui est dit “in“. Il est hors de question de sortir avec un iPhone obsolète, enfin ! Et puis quoi encore ? Comment croyez-vous que l’on devient la demoiselle dame (oui les féministes brisent bien plus que les ovaires) la plus convoitée de son lycée ? Et elle finira par s’en plaindre… Contradiction quand tu nous tiens, non pas celle-. Skippy ne sort jamais sans son dernier jean taillé comme un collant qui laisse ressortir toutes les courbures de ses membres inférieurs (inférieurs comme elle). Elle dissimule ses arpions dans des bottes remontant à hauteur des genoux et jouit de sentir les regards se tourner vers elle dès lors que ses talons vous arrachent les oreilles à chaque nouveau pas.

Seulement 176 personnes "like" pour sa dernière photo de profil, quelle déception !

Skippy fait moult photographies, on ne perd pas un seul instant de sa vie et elle ne manque pas de le montrer à tous ses friends pour que chacun la jalouse de son nouveau sac Vuitton, son dernier cache-misère de Zara et son futur-ex de facebookville.
Les photos se suivent et se ressemblent comme les hommes (Non je ne suis pas aigrie, c’est faux !) où l’on distingue une vague masse de cheveux qui se mêle à une autre. On imagine que les deux êtres sont liés par un patin roulé depuis plusieurs minutes et qu’ils n’attendent que le clic de l’appareil pour se stopper.

En soi, je n’éprouve aucune colère contre Skippy mais plus du mépris. Je vais vous expliquer ce qui résulte d’une union avec une pintade de ce type.
Dans la situation présente, nous prendrons l’exemple d’une relation à distance car (Dieu merci !) je n’ai été confronté à supporter ce genre d’individus que quand ils étaient en relation lointaine avec un de mes amis. Attention ! Que les choses soient claires : cette être Ô combien machiavélique s’était emparé du cœur et bien plus encore d’un compère.

Voilà donc,
Notre petite gourgandine s’acquiert la noix qui régit les synapses de mon ami et ils vivent ainsi une idylle sans pareille. À ce niveau-là, on ne dit plus que : « L’amour est aveugle » mais « La connerie est maîtresse chez ceux qui perdent plus grosses sphères que leurs globes oculaires », vous comprendrez avec ce qui va suivre.
Cet amour égal à nul autre se traduit non seulement par la photo décrite ci-dessus (Oui « la », car il suffit d’avoir des compétences informatiques niveau 2 et savoir coordonner ses doigts afin d’actionner les touches Ctrl C puis Ctrl V pour savoir à quoi ressemblent toutes les photos suivantes), mais aussi par une multitude de texte poétique et mielleux qui s’ensuit :

« <3 1 moi avec toi mn Amour, je veut faire ma vie a tes coté. Ns 2 c pour la vie ! <3 <3 <3 je c pa ce que je deviendrait sans toi [Haaa mon correcteur orthographique s’enflamme !], ni coment G pu faire juskissi… <3 »

Au cas où vous auriez oublié le début de ses dires (et pour cause des allers retours incessants aux toilettes pour leur raconter tout ce que ça vous inspire), je vous rappelle que ceci ne représente qu’un mois de relation. Ça me semble légèrement hâtif, m’enfin ce n’est qu’un point de vue…
Comme de bien entendu, sa moitié masculine lui répondra par autant de cœur et davantage de paroles à l’eau de rose. Ça n’en finit jamais, haaa la magie de l’amour !
Cette aventure de la vie m’étouffait déjà par toute la guimauve qui m’envahissait via les correspondances informatiques, si bien que j’ai failli en abréger mes souffrances et celles des plus concernés par quelques retours de pelle, justement placés.

En effet, voyez-vous, du fait des 600 kms séparant nos deux larrons, la bougresse lui rend la vie impossible, en le privant de sortie (mais pour qui diable le prend-elle ?) et pour cause : « Non mais quand tu es dehors, tu penses pas à moi ! ». Cet égoïsme maladif me semble bien loin de la définition de l’amour et quelque peu narcissique (Pléonasme ? Oui mais ce n’est que pour appuyer l’incohérence de ses propos).
Il serait certes plus élémentaire de couper court (Non pas ce que vous imaginez, petits coquinous !) à une relation basée sur une confiance aussi flagrante, mais l’amour est plus absurde fort que tout et contraint celui qui porte les valseuses à rester auprès (façon de parler) de sa douce (idem).

Par ailleurs, cette luronne envisage même de mettre fin à leur amour si toutefois le jeune homme se risquait à mettre un pied en dehors des quatre murs de son appart’, hormis pour se rendre en cours. Mais c’est grandiose : du chantage ! Plus de doute possible : elle l’aime, c’est certain, mais à sa manière. D’autant plus qu’avec facebook, tout se sait désormais, c’est donc un dilemme cornélien qui se dresse pour notre ami. Raaaah ! Que faire ?
Ce qui m’esquisse un sourire, c’est qu’elle a l’audace de ne pas avoir confiance en lui alors même que cette gaillarde s’est octroyée le droit d’aller voir ailleurs, déjà une fois ! Non mais c’est du délire ? Je résume : un jeune homme se voit séquestrer chez lui sous peine de se faire larguer par sa douce car elle n’a pas confiance en lui alors qu’elle-même l’a déjà fait cocu. Y a comme un souci dans l’énoncé, m’enfin bon, passons mes bons !

Accessoire indispensable pour garder son homme

J’ajouterais que lorsque le soldat piégé essaye de faire entendre raison à Skippy en lui demandant de faire preuve d’empathie, cela se solde par un « Mais arrête de tout ramener à toi, c’est pas comparable toi et moi. C’est toujours « Je… je… je… » avec toi ! ». Vous voyez le niveau ? Personnellement non, tant ça dépasse tout ce que je pouvais imaginer…
Son copain en arrivera à la conclusion suivante : « Elle est un peu jalouse ». Peut-on encore parler d’euphémisme à ce niveau-là ?
Donc lui fait des sacrifices de sorties et d’amusement en pleine période d’études supérieures afin de prouver sa sincérité pendant qu’elle galope de soirées en soirées et en profite pour fourrer sa langue dans quelques bouches* tout en le confessant à son $héRr!i, donc la voilà à moitié pardonnée (*Oui j’use du pluriel pour aggraver les choses, mais je le signale, ce qui fait que je suis à moitié pardonnée !).
Accessoirement, notre guerrier craint que s’il n’est pas présent sur Skype pour elle, Skippy s’en ira voir ailleurs un autre pigeon. Quant à elle, elle est effrayée à l’idée de perdre son prisonnier larbin en lâchant du lest. Et un équilibre entre les deux, ça ne lui dirait pas ?
Ha pardon ! Quand je vois les arguments qu’elle avance pour justifier son attachement, cela revient à repousser une météorite, prête à vous ensevelir, à l’aide d’un fruste « Boomerang ! BOOMERANG ! »  et voilà le tour est joué ! C’est tout comme pour le raisonnement de notre génie : quand une solution valable se voit contrer par un puissant « Non tu n’es rien qu’à moi ! », je vois mal ce qu’on peut faire.

Skippy réalise la triste situation dans laquelle ils se trouvent mais ose encore dire que c’est ainsi ou bien c’est fini. Ses parents interviennent également mais ça se finit en haussant le ton. Raaaah ces jeunes, alors ! Vous l’aurez bien compris, ici le dicton c’est : « Ensemble et c’est tout ! ». Visiblement ça ne plaît pas aux deux protagonistes et c’est à ce moment-là que mes compagnons et moi-même entrons en scène !

Mais pourquoi apparaître aussi tardivement ?
Tout simplement parce que nous n’étions pas au courant. Et c’est dès l’instant où Skippy a volontairement supprimé tous les contacts facebook pourvus d’un double chromosome X, du compte de sa moitié, que nous avons commencé à nous interroger. Oui, je comprends moi aussi ça me chagrine de savoir que livrer son compte facebook est symbole de confiance, de nos jours.
Une fois, cette découverte effectuée, je me suis empressée de contacter mon camarade à l’aide de mon boitier téléphonique (Grande magie de l’Homme !) et de lui envoyer ma façon de penser : « Tu préfères les hommes maintenant ? ». Quelle ne fût pas ma surprise, quand mon ami me répondit d’un léger : « Pardon, mais c’est qui ? ».
Ha ouiiiii, quand même ! Bon et bien, je ne vois pas l’intérêt de répondre quelque chose, vu que la fourbe Skippy est passée par là, également. Je ne prendrai donc pas le temps de m’identifier. Cependant, il s’est produit une chose curieuse. Par la suite, un appel manqué d’un numéro inconnu s’est glissé sur l’interface de mon portable ainsi qu’un sms du même destinataire (Ouuuuh un ami !).

« Tu veux quoi à mon mec ? »

Gné ?… Je… mais… Quoi ?
Quand je m’adresse au charcutier, je ne veux pas que ce soit l’andouille qui me réponde. Et bien là c’est pareil ! Dans quel monde vit-on ? Donc à faire des suppositions : on pourrait croire que Skippy s’est emparé du portable de son $hÉrŘ!i afin qu’il ne communique pas davantage avec cette technologie. Ce qui est foncièrement con puisqu’il suffit de quelques loulous comme moi pour prendre contact et s’identifier ou pas (comme moi), pour renouer des liens.
Vous imaginez la vision d’elle que je pouvais avoir avant qu’elle ne m’agresse de la sorte, je vous invite à supposer ce que je pouvais éprouver à son égard sans même l’avoir rencontrée, après son introduction dans mon mobile.

"*Hihihi* Je vais supprimer tous ses numéros, comme ça il ne pensera qu'à moi ! Niark niark"

Je ne prendrai la peine de répondre à une telle agression qu’une fois que j’aurais la certitude que mon ami et sa chère et tendre soient séparés définitivement, pour ne pas engendrer des remontrances sur les mauvais fautifs. Une fois, que les vœux de séparation (quelques jours plus tard) me furent rapportés, j’ai joui d’un court échange avec notre Skippy nationale :

Skippy : Tu veux quoi à mon mec ? [De prime à bord, elle ose me tutoyer...]
Moi :
on se connait ? [Je réponds encore par une question, que voulez-vous, c’est une enfant]
S :
Qu’est-ce que tu envoies “tu préfères les mecs” à mon mec ?
M :
je demandais simplement des nouvelles d’un ami. Normal non ? Je réitère : on se connait ?
S :
Lui pas te connaitre salut. [Ha ! Je vois que la langue française lui sied à ravir et qu’elle comprend les questions à l’envers]
M :
C’est pas ce qu’il disait y a quelques jours
S :
Hein ?
S :
On parle de la meme personne ? J’crois pas. [Prend moi pour ce que je ne suis pas, petite sotte !]
S :
Uais, Lol. [J’avoue que ce message me laisse perplexe ! Je ne sais pas ce que ça vient faire là, peut-être une interférence de conversation, je l’ignore. On n’arrête pas le progrès !]
M :
Ha pardon je croyais que t’étais l’ex de ****** par exemple. ****** : séquestré à Toulouse, pas bien grand, yeux marron, “artiste”,… Je continue ou c’est bon ?
S :
Oui t’as raison
S :
Et t qui
S :
Lol [Vous avez remarquez à quel point « Lol » ponctue chacune de ses phrases, comment voulez-vous dialoguez avec des individus pareils ?]
M :
Je suis une amie. Oui en dehors de sa moitié ça existe. Mdr lol ptdr xptdr kikoo [Comprenez un peu, j’essaye de m’adapter...]
S :
Hah ui lol. [« Et sinon l’ironie, vous connaissez ? – Pardon l’iroquois ? (rooooh si on peut plus faire de jeux de mots bouseux, alors !) »]
M :
o_O [C’est tellement consternant ! J’en suis restée pantoise]
S :
Quoi [Et en plus de cela, elle ne s’en rend pas compte]
M :
o_O’
S :
Tu veux quoi toi [Ha ! Point de « Lol kikoo », comme c’est curieux]
M :
Ouuuuh si tu savais…
S :
Bha je t ecoute
S :
Aaah, ta le seum parce qu’il ta recale, lol [Point à éclaircir : j’ai voulu pendant un moment devenir plus qu’une amie aux yeux de mon camarade qui se retrouve dans le désarroi le plus total. Haaa s’il eût su !]
M :
xD Met toi à jour, c’était y a 2ans ça, depuis c’est un ami rien de plus. En revanche toi qui t’agrippes à tes mecs comme une sangsue, tu me fais bien de la peine…
S :
Oh mais je t en merde royal [Eeeet *BIM*, trop facile !]

Je considère cette dernière réplique comme une insulte et je remporte donc le défi que je m’étais fixée (le dernier en date : survivre à l’École Estienne). Comme vous pouvez le constater, je n’ai guère eu besoin de plus d’une dizaine de répliques pour offenser mon belligérant. Oui, je le conçois, c’était un bien fruste défi. Mais haaaa, que voulez-vous, il ne fait pas de mal de s’en donner à cœur joie sur ceux qui sont restés à un stade superficiel.

Suite à nos claques, envoyées aussi subtilement que des pokes facebookiens, notre brebis égarée (ici notre allié) finira par entendre raison et à entamer de sérieuses discussions avec Skippy, il était temps, sacrebleu ! Je commençais tout juste à titiller le napalm du bout des doigts, comme quoi la patience, ça s’acquiert.
Nos actions n’ont pas été vaines, car nous voyons le symbole de toute une bataille qui se fraye un chemin à travers les notifications de Tansville, Bidonville ou encore « Quelle animal était-tu ds une vie anttérieur ? ». Au sommet de l’actualité, je distingue une vague et courte phrase qui accélère vigoureusement les battements de mon cœur : « ****** et vous êtes maintenant amis ». Grand dieu, quelle victoire !
Bien évidemment, on ne s’en arrêtera pas là. Croyez-vous vraiment que je fasse confiance à une typographie noire sur blanc, pour prétendre à une victoire ? Soyons sérieux 2 secondes, si je voulais être assurée de ce qui est avancé, je devrais effectuer davantage de recherche, enfin ! (facebook, statut msn, tweeter, blog,… et non pas de vive voix, enfin !)

Nous apprendrons que Skippy s’est plainte auprès de notre courageux camarade, suite aux vexations que je lui ai infligées. C’est ce pourquoi il viendra me faire part de son désir que tout cela cesse. Mais croyez-le ou non, nous sommes en perpétuelle recherche de concept afin de suspendre toute activité entre ces deux individus.
Alors que nous faisons bouillir Skippy nos méninges, je réalise que mon ami m’a de nouveau éjectée de ses contacts mais en plus de cela, il m’est impossible de le retrouver à travers les recherches sur le réseau social. Comme c’est cocasse ! Je soupçonne la fourbe Skippy d’être derrière tout cela, une fois de plus. Cependant, elle a doublé ses défenses. Petite punaise devient mante religieuse !

La question est : combien de rouleaux userai-je pour les larmes de bonheur qui traduiront une rupture définitive ?

Toutefois, les cabrioles de cette princesse ne vont pas en s’arrangeant car désormais les tourtereaux sont en perpétuel conflit, et je dois l’avouer : je suis assez fière de notre travail !
- Vous nous trouvez égoïste ? Nous ne faisons que ressortir notre côté altruiste.
- Ceci ne nous regardait pas ? Vous plaisantez, j’espère !
- Comment aurions-nous réagi si l’on nous rendait la pareille ? Je remercierai ceux qui ont veillé sur moi (mais pas dans l’immédiat).
- Vous nous trouvez destructeur ? Et ce côté salvateur, vous a-t-il effleuré l’esprit ?

Depuis plusieurs jours maintenant, nos deux larrons s’emmêlent dans d’incessantes discussions qui n’ont ni commencement, ni aboutissement et ne parlons pas des arguments pour le développement (en tout cas pour notre championne favorite de la prose : « J’ai raison et tu as tort ! » aussi délicat que les remarques de certains professeurs en CIG). Ces haussements de tons restent donc un point positif.
Je ne cherche pas d’excuses à cette bougresse, mais je tiens à préciser que nous avons affaire avec une lycéenne, alors certes nos points d’xp supplémentaires nous apporte davantage de répartie et d’ouverture, enfin il ne faut pas exagérer tout de même !

Tristement, les négociations se poursuivent sans aboutir à une décision fatale. Décidément on ne peut sauver les personnes qui ne veulent pas l’être et nous serons tous châtiés pour cela… Les vils sont punis par la loi des Hommes, les preux par la loi de Murphy.