Certes, on ne s’attend plus au Grand Soir. On y a cru en mai 1981, mais le Grand Soir s’est (trop) vite transformé en petite veillée. Certaines mesures qui nous sont apparues à l’époque très sociales se sont révélées, avec le prisme du temps, comme de simples mesurettes plus proches de la poudre aux yeux que d’une réelle et profonde transformation de la société (la fausse retraite à 60 ans devenue depuis la vraie retraite à 67 ans par exemple).
Bien sur, les temps ont changé en 30 ans. Si en 1981 les étudiants de l’ESC de Rouen nous prédisaient la panne des locomotives, le dérèglement des feux tricolores et même l’envahissement des champs élysées par des chars russes, la menace « rouge » ne semble plus exister dans la classe politique et les médias, du moins voudrait-on nous faire croire qu’une autre menace pèse sur notre pays (certains conseillers emploient même le terme de civilisation !).
En fait, c’est maintenant que tout commence. Plutôt qu’un changement, il faudra nous résoudre à une véritable rupture dans les politiques centro-mollo-social-démocrates qui obéissent encore trop souvent au diktat du marché. C’est dans les urnes, en juin, qu’il faut clairement mettre le cap à gauche - n’en déplaise à certains - et privilégier une vraie rupture avec le passé.
Donnons des voies à la VRAIE GAUCHE, qui ne devrait faire peur qu’aux nantis et autres profiteurs, tennismens ou chanteurs exilés en Suisse ou en Patagonie compris. N’ayons plus peur d’une meilleure répartition des richesses et d’un réel contrôle des prix, pour éviter l’impudeur et le grand n'importe-quoi que l'on rencontre parfois dans des domaines qui me sont chers.
Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’un profond changement, dans la société comme dans les mentalités. Ne ratons pas ce virage historique, sous peine de voir ressurgir les extrémismes de tous poils, à très très courte échéance.
Bruno