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Etat chronique de poésie 1535

Publié le 08 mai 2012 par Xavierlaine081

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1535

Je ne sais plus, en fait, ce que dignité peut bien recouvrir.

Car même dans ce qui me paraît le plus indigne sommeille encore cette toute petite lumière.

Et, du coup, me voilà en décalage entre ce que je sens et vois et ce que je pense pour vrai mais qui ne l’est que pour moi.

On ne pense d’ailleurs jamais que pour soi. C’est un chemin.

Parfois les doigts viennent sur les touches et frappent.

Parfois c’est avec fougue, parfois avec faiblesse, mais toujours les mots se tissent dans le silence qui précède la pensée.

Mais il faut que les yeux voient, qu’ils nous corrompent dans nos petits sentiers de certitude, pour qu’enfin puisse éclater quelque chose qui puisse faire sens.

Et, si possible, on l’aimerait non unique ni inique, le sens.

On le voudrait capable de tout appréhender, de ne rien laisser dans la marge d’une complexité dont on perçoit bien qu’elle nous échappe.

Mes mots sont le résultat de cette planche vécue comme essentielle, de ce ciel bleu sur une mer calme et de ce sable qui s’étend jusqu’à l’horizon de rêves sans oasis.

Je ne suis rien sans cette expérience d’une beauté sous-marine révélée au seul prisme d’un instant suspendu.

Et mon souffle dirigé par le tuba qui me range au rang des explorateurs.

Mais non, ce que je dis est trop décousu, trop éclaté, trop disjoncté d’un réel façonné ailleurs.

Ma parole ne marche sur aucun sentier balisé. Elle prend même un malin plaisir à se rendre sauvage, méfiante de tout ce qui pourrait la corseter.

Ce que je voudrais partager, avec ceux qui sont de mon monde, celui qui n’a jamais pu s’offrir les clés de l’élite, c’est moins la teneur des mots que l’importance d’une démarche.

Ne cherchez pas à mettre vos pieds dans les empreintes laissées par d’autres.

Inventez vos propres valeurs du moment qu’elles en sont et qu’elles ne nient pas notre devoir de croître encore un peu en humanité.

Ecoutez ce vaisseau qui nous porte et craque de nos égoïsmes, prend l’eau sous les assauts sauvages de ces pleutres qui ne voient qu’eux-mêmes où nous devrions nous regarder tous, et nous serrer les coudes.

Vivez dans cette éphémère temps qui passe pour l’enrichir de vos trouvailles, de ce qui vous fait exister, envers et contre tout et tous.

La culture, c’est cet oxygène qui vous fait vivre encore debout, même si, parfois, vous pliez, non cet exercice d’acrobates réservé aux seuls diplômés d’un monde bourgeois éculé.

Mais ne vous opposez pas, de grâce, à cette grâce portées par tant de talents. Notre culture, se doit d’être partagée, échangée, enrichie de chaque soupir, de chaque rire, de chaque rêve.

Rien ne se fera dans la négation de ce qui fut. Tout est possible dans cette appropriation collective et dans l’immense cri chorégraphique que nous avons à clamer.

Comme une symphonie dont le chef est lui-même premier violon et qui monte sans aucune baguette, juste dans le plaisir de la beauté.

Manosque, 29 février 2012

© Xavier Lainé, mars 2012

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