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Hollande & Harris ou les Non-Surhommes

Publié le 08 mai 2012 par Georgezeter

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« Il y a récession quand votre voisin perd son travail, dépression quand vous perdez le vôtre. »

C’est une citation d’Harris Truman, un homme de bon sens, un homme normal quoi !

« François Hollande a toutes les chances d’être un grand président s’il fait preuve de la même fermeté contre ses amis socialistes (qui l’ont tous sous-estimés), que contre Nicolas Sarkozy. Il a toutes les chances d’être un grand président parce qu’il n’a jamais promis d’être un surhomme, juste un mec normal »

Et cette citation vient du site Sarkofrance, de Juan, avec qui je partage cette analyse.

… Tout en essayant de mettre en parallèle le caractère d’Harris Truman d’il y a plus de soixante ans et celle à venir d’Hollande, afin, de peut être me rassurer moi même…

Oui, François Hollande devrait être un grand président comme le fut Harris S. Truman. Des hommes « normaux » gouvernant en des temps anormaux.

Ces hommes que l’on n’attendait pas

Toujours très difficile de créer une « parallèlie » entre deux hommes ; différentes époques, différentes mœurs, différents pays ; toutefois, l’histoire a tendance en se répétant de nous donner certains personnages qui à priori n’étaient absolument pas destinés à un « destin », et pourtant, l’humanité en est truffée de ces hommes un peu falots d’apparence, un brin rondouillards, porteurs de lunettes, manquant de charisme, ne payant pas de mine… Alors, sachons tirer des leçons salutaires et anti bling-bling.

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Truman, comme d’ailleurs Hollande sont des hommes poussés et éclos à partir d’une base arrière, d’un bled, puis d’une région. Pour l’un le Missouri, pour l’autre la Corrèze.

Truman se fit d’abord une réputation de gestionnaire incorruptible dans sa bonne ville d’Independence, puis monta en régime dans son état du Missouri, pour se retrouver Sénateur à Washington.

Il fut choisi par le président Franklin D. Roosevelt comme vice président pour son « insignifiance », pour sa « normalité », pour sa tête de comptable, car, en ces temps reculés un vice président n’était pas supposé intervenir dans les affaires d’état. A tel point d’ailleurs qu’en tant que second de la présidence il ne fut même pas mis au courant du projet Manhattan, de la bombe atomique…

Roosevelt meurt au tout début de son 3ème mandat le 12 avril 1945. Une anecdote célèbre est que lorsqu’Harris arriva à la maison Blanche et fut en quelque sorte intronisé président des Etats Unis par Eléonore Roosevelt qui l’appela « Mister Président », c’est à ce moment là qu’il comprit que les ennuis commençaient vraiment.

Et assez curieusement… La fonction devait construire l’homme.

Celui qui ne payait pas de mine, celui dont on pensait pouvoir aisément contrôler les décisions, devint de par sa fonction le président anti corruption, anti magouilles politiciennes et surtout, d’une fermeté à toute épreuve… Se méfier de l’eau qui dort, et du flamby qui résiste.

Je ne vais pas dresser le panégyrique de la carrière de Truman, seulement une petite phrase que tout américain connait et qui définie très bien cet homme de bien qui fit beaucoup pour la minorité noire, l’éducation, installa un début de sécurité sociale, prôna le plan Marshal pour la reconstruction de l’Europe et eu sur le dos la guerre de Corée, et les deux explosions atomiques sur le Japon ; cette petite phrase écrite et visible sur son bureau ovale de la maison Blanche dit : The Buck stops here ! Ce qui veut dire textuellement : le $ s’arrête là ! En clair, stop à la corruption généralisée.

C’est ce que je pressens chez François Hollande, stop à la corruption, stop aux passes droits, stop aux abus. Je sens chez lui l’homme intègre, propre. D’autant que son triste prédécesseur sentait le vendeur de bagnoles d’occases, s’en est d’autant plus saisissant. Notre pays a besoin de revenir à des idéaux tels que les possibilités liées au mérite et non pas à la naissance, le droit au rêve et non pas le cynisme ambiant des affairistes, le droit de « gagner sa vie », et non pas de se « gaver ». La grande erreur de « l’autre » fut d’accepter ce débat de 3 heures, où, les derniers « doutants » purent se faire une image précise de quel bois serait fait leur nouveau président : celui qui rassemble, celui qui écoute, celui qui délègue, celui qui enfin donne envie de vivre dans ce pays. Un homme simple, courageux, ferme et vigilant… D’abord et surtout avec lui-même.

N’a-t-il pas dit : « Ne pas faire carrière est la meilleure façon de réussir. »

Donc, nous voila ceux et celles qui ont votés pour lui, ceux qui malgré la politique désastreuse du prédécesseur continuèrent à croire en une France Sarkozyenne. J’ose espérer que le temps faisant, ils, elles, comprendront que « nous » avons fait le bon choix.

Celui d’un homme normal qui devra traverser en notre compagnie des temps difficiles, des oppositions musclées, mais, qui, j’en suis certain aura les épaules assez larges, et la tête bien faite.

Merci, François, car en ce 6 mai, tu nous as fait rêver, « raisonnablement », juste ce qu’il fallait. Pas plus.

Georges Zeter/Mai 2012


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