Les réseaux sociaux et la politique

Publié le 08 mai 2012 par Madameparle

Faut-il parler de ses idées en matière de politique? C’est une question d’actualité. Tout au long de la campagne je n’y ai pas prété attention. Et puis avec la ferveur de l’entre deux tours les discussions se sont animées, radicalisées. Chacun bien rangé derrrière son candidat ou campant dans l’interrogation de faire le moins mauvais choix.

Avant, les discussions politiques c’était avec des amis autour d’une bonne bière dans le troquet du coin.

Ça pouvait être animé mais ne remettait que très rarement en question l’affection que nous nous portions.

Les débats d’idée c’était aussi en famille. L’oncle aux idées extrêmes qu’on laissait parler jusqu’au moment ou il dépassait les bornes des limites… La cousine qui ne pipait mot mais qui acquiesçait. Enfant je ne retenait que la forme de ces discussions qui faisaient beaucoup de bruits… Alors on évitait.  Pour avoir vu un père s’éloigner de son fils ou l’inverse pour des idées opposées j’ai pris conscience qu’il fallait mieux rester discret.

Et puis il y a eu 2012.

Les réseaux sociaux ont pris une place très active dans cette campagne.

Sur twitter les gens se sont mis à live tweeter avec autant d’empressement le débat entre Francois Hollande et Nicolas Sarkozy que la demie finale de the voice.

La politique a fait son coming out.

Le sujet jusque là cantonné à une cellule familiale ou amicale a pris de l’ampleur entre followers.

Et puis le 6 mai 2012.

François Hollande est élu nouveau président de la France.

Le déclic pour certains qui se sont mis à déverser des messages de haine envers telle ou telle candidat. Des opinions qui jusque là étaient tues. Des vrais visages sont apparus différent du mien ou du tien.

C’est pas forcément simple de lire des critiques très rapide, trop hâtives quand on respecte et admire la victoire d’un homme.

Ce phénomène est-il nouveau?

Je ne crois pas mais de nos jours les moyens d’expressions sont plus nombreux. En un clic on diffuse au plus grand nombre une interrogation, une joie, une peur… Ne connaissant pas forcément les opinions politiques de tous les gens que l’on suit, leur avis peut nous sauter à la tronche.

Il y a 5 ans en France c’était les prémices de facebook et twitter.

Les commentaires et autres réactions se faisaient avec pudeur à la machine à café le lundi matin.

En 2012, les réseaux sociaux c’est la liberté d’expression.

Il ne faut tout de même pas oublier que même bien planqué derrière un PC il y a des êtres humains qui peuvent être blessés. (excellent billet de Doudette à ce sujet).

Alors donner son opinion, faire part de son ressenti de ses peurs ou de ses joies, débattre sur la politique du lendemain c’est une formidable opportunité que nous offre les réseaux sociaux. C’est une des clés de notre pays, cette liberté si précieuse.

Mais « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui. » (article 4 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen du 26 août 1789).

Et c’est là qu’il faut se poser les bonnes questions…

J’ai envie de m’arrêter quelques instants sur ce beau symbole vu ce matin devant la tombe du soldat inconnu. Ces deux hommes, l’un prenant pleinement conscience de l’ampleur de son nouveau poste et l’autre fier du travail accompli. Ces deux êtres liés par un amour immodéré pour servir la France. Alors la façon d’y arriver diffère mais la même passion est là et ce matin elle les a réuni.

C’est peut être aussi ça qu’il faut voir dans tout ce flot de message, une façon bien différente d’expliquer son ressenti mais un regain d’intérêt pour notre pays!