Comme nous le voyons ci-dessous, le mythe ne s’oppose en rien, au message religieux… Au contraire, il peut le porter ; c’est même l’un des objectifs du récit christianisé de la Quête du Graal. Le mythe, est même, le moyen le plus vieux du monde pour exprimer une spiritualité… Aujourd’hui, en préférant la théologie, ou le métaphysique ( porteurs également d’immenses découvertes …) , nous estimons, - sans doute imbus de notre science -, qu’il est malsain de lier mythe et religion… Le pire, c’est qu’au nom même d’une certaine rationalité ( !) , nous préférons imposer dogmatiquement la matérialité de certains faits, même s’ils contredisent cette même rationalité… ! ( à n’y rien comprendre .. ! ). Bien sûr, alors les symboles, les mythes – dans cette optique – signifient : histoires pour enfants ( je n’utilise pas le mot de « conte » dans ce cas.. ! ) , fictions, fantaisies…etc.
Quelles sont les fonctions du Mythe ?
- Nous réconcilier avec la vie :
Nous pourrions refuser d’entrer plus avant dans « le monde », refuser le corps, refuser les épreuves, refuser ce qui fait la vie … La mythologie prône la capacité de l’homme à améliorer « le monde ».
La mère de Perceval ( qui avait déjà perdu son père, son mari …) , voulait mettre son fils à l’écart...!
Le chevalier affirme la vie, et tous ses aspects aussi bien monstrueux, que magnifique, sans effectuer de tri. L’héroïsme c’est d’agir sans ressentiment envers la vie et sa part de violence inaliénable. Le bouddhisme rappelle, en préalable, cette vérité essentielle : « Toute vie est souffrance ». Et, la sagesse ( de toutes les traditions ) est d’accepter et d’aimer cette vie.
- Représenter l’univers :
Le passage par le mythe permet de mettre en récit une expérience personnelle complexe : par exemple celle de passer d’un bonheur à un malheur soudain, « sans explication ». De même, tous le mythes racontent qu’il existait un temps de l’unité avant le temps de la dualité ( de la séparation ). Il y a « la chute », puis la résurrection.
- Donner des règles et des valeurs :
Souvent le mythe justifie à sa manière les lois contingentes ( droits et devoirs ). Le héros les respecte, mais ne vit pas par elles. Elles ne l’angoissent pas. Les valeurs priment sur les lois, et portent parfois le héros jusqu’au sacrifice.
- Franchir des seuils psychologiques :
Le mythe peut nous aider à traverser les différentes périodes de notre vie…
Toute la quête du héros correspond à une amplification des rites de passage ( mort et résurrection ..). L’objectif est d’arriver à l’autonomie, à être les seuls garants de notre vie, les seuls à diriger notre pensée ; afin, d’accéder à notre vocation :
Entrer dans le 'troisième âge' ( ce qui est d’actualité pour moi .. ! )
- Le mythe personnel nous aide à accepter l’inévitable déclin physique qui accompagne le retrait de cette « course aux illusions »…, et donne sens à cette période de vie.
- Toute mythologie prépare au passage ultime, celui de la vie à la mort. Elle présente l’image d’une deuxième vie, comme une vie que nous avons déjà en nous ; aussi, explorer notre prpore mythologie personnelle peut nous aider à traverser ce stade ultime : à vivre pleinement ! Plutôt que d’imaginer un futur après la mort, les mythes se concentrent sur notre présent et les richesses de notre vie imaginaire. L’autre vie est déjà là au fond de nous-mêmes.
Sources: Ces lignes sont des notes de lecture alors que je savoure l’ouvrage de Laureline Amanieux : « Ce héros qui est en chacun de nous ».
La quête du héros, Joseph Campbell. from laureline amanieux on Vimeo.