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Test Pioneer SE-A1000 : « paradox »

Publié le 12 mai 2012 par Tupperwav @TupperWav

En test aujourd’hui un casque qui rompt avec nos habitudes high-end. En effet, le Pioneer SE-A1000 est un casque diffusé en France et facile à trouver pour moins de 100€.
De plus, ce casque n’aura pas vocation à devenir votre casque d’écoute principal, mais accompagnera lors de vos soirées TV, bref un véritable OVNI dans nos locaux.
Mais, toute considération mise à part, que vaut ce Pioneer ?

IMG 2421 300x225 Test Pioneer SE A1000 : paradox

Présentation

Constructeur japonais apparu en 1939 à Tokyo, Pioneer est une marque pionnière (combo jeu de mot) de l’audio-vidéo.
Entre les platines, les écrans et autres dérivés, Pioneer a su se faire connaître et assoir sa place auprès du grand public et des professionnels.
De nos jours, concernant les casques, la marque cible principalement les DJ et les professionnels du son. Casques fermés, isolants, avec pivots rotatifs et câbles interchangeables, en grande majorité
c’est ainsi que se présente la gamme Pioneer.

Encore une fois, le SE-A1000 fait figure d’ovni:
Un casque ouvert, câble de 6m de long, aucun pivot et arceau suspendu.
Exit le public DJ et bonjour à un esprit plus sédentaire, presque patachon. Un vrai casque Hi-Fi !
Mais nous à la tupper, on est de fous, des bêtes, des dingues, on teste tout et tout le monde.
Ainsi, le Pioneer SE-A1000 a trouvé sa place entre mon Hifiman HE-300 et le Focal Spirit One, le temps d’un test (en réalité, je l’ai écouté pendant 2 mois).

IMG 2423 300x225 Test Pioneer SE A1000 : paradox

Design et ergonomie

Visuellement, le SE-A1000 n’est pas vilain. Il développe un certain charme ancien, les oreillettes totalement circulaires vont à contre-courant de la tendance actuelle, l’arceau suspendu rappelle quand à lui les casques AKG. Personnellement, je trouve la casque assez mignon, tout en rondeur.
Une fois en main par contre, les choix de Pioneer surprennent:
Les oreillettes ne sont pas recouvertes de cuir ou de velours mais d’un tissu à mailles moyennes. Pas vraiment doux, il est escamotable et devrait donc être remplaçable. Hélas, ces même oreillettes manquent terriblement de rigidité et l’oreille touche très vite le driver, et c’est particulièrement inconfortable.
De même, l’arceau suspendu est une excellente idée dans le principe et permet de garder un contrôle sur la pression exercée par le casque sans fatiguer sa tête. Le problème, c’est que la bande s’appuyant sur le haut du crâne est trop lâche, le casque s’effondre sur votre tête comme un soufflé raté. Le clamping ne rattrape pas cette erreur de conception, en effet il est lui aussi extrêmement faible.
Un hochement de tête et le SE-A1000 glisse, écrasant vos oreilles.

La sensation du driver sur l’oreille est très désagréable.

Pourtant on sent qu’il y avait une volonté de bien faire, d’alléger le casque et d’en faire le casque idéal des longues sessions d’écoutes, léger et complètement fusionnel… Sauf que c’est un échec.
Le câble, gainé de tissu, n’est pas détachable mais ce n’est pas pénalisant vu le positionnement tarifaire et la qualité du câble utilisé. Ses 6m de câble vous permettrons de vous éloigner de la source, de vous déplacer sans pour autant avoir à retirer le casque. En usage courant, 6m ça fait quand même beaucoup et on a vite fait d’en faire une bobine qui alourdit le casque…

IMG 2431 768x1024 Test Pioneer SE A1000 : paradox

Bundle

Le bundle est simple,

  • le casque,
  • un adaptateur 3.5mm -> 6.5mm,
  • une pochette en simili velours pour transporter le casque.

Ce n’est pas Byzance mais c’est suffisant. Pour ceux qui s’inquiètent de l’absence de pochette rigide pour le transport, il est à noter que le casque est suffisamment solide pour résister à un voyage au fond d’un sac. L’adaptateur 3.5mm -> 6.5mm peut se visser, pratique pour ne pas le perdre, mais un peu dommage que le pas de vis empêche de brancher un casque avec un prise jack « standard ».

Spécifications
  • Type: Casque Stéréo de type ouvert
  • Réponse en fréquence: 10 – 30,000 Hz
  • Impédance: 45 Ω
  • Puissance d’entrée max: 1.500 mW
  • Sensibilité: 102 dB/mW
  • Haut-parleur: 50 mm
  • Fiche 3P mini-fiche: 3.5 mm (plaqué or)
  • Longueur du cordon: 6 m
  • caractéristiques:
  • Cordon long & Coussinets confort en jersey
  • Armature double pour une meilleure stabilité et serre-tête à ajustement automatique
  • Cordon tressé avec fiche en métal, bague de bobine solide et conception soignée
  • Accessoires
  • Sachet de transport
  • Strap pour rangement facile du cordon
  • Adaptateur 6.35 mm (plaqué or)
  • Poids: 280g

PIOSEA1000 Principale 900 Test Pioneer SE A1000 : paradox

Des caractéristiques parfaitement honorables et au goût du jour. le driver fait donc 50mm, son impédance et sa sensibilité devrait permettre de l’utiliser avec la plupart des sources.
De conception ouverte, n’espérez pas une écoute discrète, mais en contre partie, la scène sonore devrait (en théorie) être plus large et mieux définie.
280g, c’est un poids raisonnable et ça confirme la sensation de légèreté ressentie lors du port du casque.

Matériel utilisé

Pour ce casque j’ai principalement utilisé une configuration sédentaire de tarif équivalent.

  • Fiio E17, un bon ampli/DAC qui offre des performances de premier ordre pour un prix modéré ~ 130€
  • Ocean de Bravo Audio, un petit ampli à tube qui étonne par sa puissance et ses performances ~ 109€
  • La source est un PC
  • Enfin le casque est bien évidemment le Pioneer SE-A100 dont on jugera des performances ici ~ 85€

POC1 150x150 Test Pioneer SE A1000 : paradox

Premières écoutes

Une fois avoir pesté contre le maintien effroyable du casque, je me concentre donc sur le son délivré par ce casque. Et il serait mentir de dire que je n’ai pas été bluffé par ses performances.
Après seulement 15 minutes deux constats s’imposent :

  •  c’est tout simplement le casque le moins confortable que j’ai eut l’occasion de tester cette année (et même tout court en fait).
  •  la prestation délivrée est de très haute volée, bien supérieure à ce qu’on attends de la marque ou plus encore du prix.

Les médiums sont bien définis avec une texture et un timbre précis, la scène sonore est large comme il faut et aucune trace d’un quelconque grave lourd. Les aigus ne sont pas en reste et montent haut sans être fatiguant, de plus ils ne cachent pas le haut-médium et ne sont pas artificiellement gonflés. Le grave est timide et c’est une bonne chose, le message est plus facilement lisible et plutôt que de rompre une bande de fréquence cohérente de bas en haut, Pioneer a jugulé toute tendance basseuse.
Ce casque peut clairement être labelle hifi et romps avec la tradition DJ de Pioneer. Stéréo au petits oignons, séparation et résolution confortable.
Honnêtement, je trouve qu’il fait un contre-point excellent au HE-300 d’Hifiman que j’apprécie particulièrement. Le rendu moins grave et plus agréable pour de la pop ou du Jazz, de plus sans être particulièrement entraînant, il se laisse facilement aller sur ces même registre.
Le port catastrophique ne se fait pas oublier, mais on peut malgré tout pardonner une fois complètement lové dans son fauteuil.

Après 1 mois

Même après 30 jours, impossible de trouver comment porter correctement ce casque.
Possédant une masse capillaire importante, ma tête fait illusion en repoussant le casque vers le ciel et orientant ainsi les drivers vers mes oreilles et non pas les lobes. En-dessous d’une taille 70, point de salut et il vous faudra constamment relever le casque pour centre les drivers vers vos oreilles – rageant.
Le son quand à lui est toujours aussi bon, confirmant les qualités de ce casque. A un tel tarif c’est clairement une bombe (niveau son) et il se rapproche aisément d’un AKG K-701 dans sa présentation et dans sa définition. On peut d’ailleurs s’interroger quand au placement télévisuel proclamé, le casque réagit à chaque changement dans la chaine audio, ampli ou DAC chaud conseillé d’ailleurs.
La pression acoustique est respectable sans non plus être démentiel, mais je soupçonne les mousses d’y être pour beaucoup.
Un clamping ferme aurait permis d’avoir moins de fuites, encore une fois on peut se demander si les ingénieurs ont bien testé le produit avant de le passer en production.
Après peut-être ne suis-je pas le cœur de cible et que ce casque a été conçu pour une nouvelle race d’audiophile dont la circonférence crânienne supplante celle de l’éléphant d’Asie, oreilles comprises. Sur la plupart des styles le SE-A1000 s’en est sorti avec les honneurs, ses transitions rapides et le son assez sec en font un excellent all-rounder.
C’est même étonnant de se surprendre à sourire lors des mélopées jazzy de Stacey Kent, les petits détails se distillent avec douceur et précision.

Pioneer à clairement privilégié le registre haut-médium, les voix s’articulent avec aisance et le grave timide ne trompe pas.
Amateur de gros son ne vous détournez pas pour autant, le spectre restitué est large et le grave descend suffisamment bas pour occasionner quelques frissons lors du visionnage de films. D’ailleurs, pour un usage cinéma/jeux-vidéo, le casque fait amende honorable et fera un bon compagnon de loisirs (port exclu). La séparation des voix est excellente conférant une immersion très satisfaisante.
Comparé à des casques plus haut de gamme, Audio-technica, Hifiman ou AKG, le Pioneer n’a pas a rougir. Homogène, transparent et vivant c’est une belle surprise.

Il est temps de pousser l’analyse sur des pistes test:

On play

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Electric GuestMondoTroubleman

Présentation
Un groupe plus que prometteur qui m’a littéralement conquis par un album de toute beauté. A part les deux premières pistes qui sont pour moi totalement insipides et vagues, les 8 pistes suivantes sont tout simplement sublimes.
Le duo maitrise le style avec brio et bravo, rythme alternatifs pour production simple.

Commentaires

D’entrée de jeu, le Pioneer dévoile ses meilleurs atouts : un médium précieux et clair, une scène large mais pas diffuse pour autant et une pression acoustique suffisante.
Le bas du spectre pêche un peu par sa légèreté, dommage car les lignes de basses sont très simples et donnent vraiment consistance à cet ire .
Pourtant, les coups de caisse claire ne manquent pas de puissance, la taille du driver n’est donc pas à remettre en cause.
L’avantage est que le message reste lisible en toute circonstance, ainsi en milieu de piste, lors du changement de tonalité et de rythme, la transition est particulièrement ciselée et n’endort pas.
Énorme coup de cœur concernant les voix et les cœurs, pour son prix et son positionnement on est clairement pas volé, il atteint les performances de casques milieu de gamme de chez ATH. L’absence de voile sur la totalité du spectre permet de mieux se rendre compte du travail fourni par les ingénieurs son de l’album mondo. L’ambiance est la, ça manque juste un peu de coffre au final.
Toujours ce problème de confort par contre…

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tumblr lgx0jjW3Qu1qedrfxo1 cover Test Pioneer SE A1000 : paradox

Kanye West – My beautiful Dark Twisted Fantasy – Power

On ne présente plus l’enfant terrible du rap US et surtout producteur de talent assumant à fond son côté bling-bling et fantasque.
Je ne vais pas vous mentir, ce qui m’a fait connaitre ce titre est tout simplement le trailer du jeu « Saint’s Row 3″ (jeu fort sympathique au demeurant). Remix rap improbable de 21st century schizoid man, cette piste envoie du lourd et les samples bien dosés vous ballotent sur le flow étonnant de ce rappeur énervé.

Commentaire

Prestation en demi-teinte chez Pioneer, le détail est là, et l’ambiance aussi. Par contre, ça manque clairement de punch, la pression acoustique est trop faible et le grave trop timide. Clairement ça manque d’impact, de basses qui tâchent et éclaboussent.
Dommage, car les voix sont toujours aussi bien rendues, et la lisibilité tout comme la résolution permettent malgré tout de prendre un plaisir certain à l’écoute.
Les riffs de guitare sont très propres et confortent l’avance du Pioneer dans la section médium par rapport aux casques de même gamme.
Au final, on reste un peu sur notre faim, mais pour une écoute classique/jazz/ambient/pop le Pioneer offre d’excellentes performances.

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Conclusion

Au final, que retenir de ce Pioneer SE-A1000 ?
Tout d’abord, il faut clairement détacher ce casque de la gamme DJ du fabricant, il constitue pour moi une excellente entrée en matière dans le monde du casque Hi-Fi sédentaire.
Ce SE-A100 a pour lui:

  • Une scène sonore large et limpide
  • des médiums particulièrement qualitatifs
  • des aigus présents et non agressif
  • Le grave, trop timide évite au moins une écoute pataude à défaut d’être énergique

Pour son prix, c’est un excellent performer qui aura bien du mal à vous décevoir.
Une telle résolution et une signature aussi équilibrée à ce tarif… c’est (très) rare.

MAIS, je ne peux hélas, vous le conseiller pleinement.
En général, le confort est un facteur qui joue sur la note mais pas au point d’être discriminant.
Seulement voila, le Pioneer SE-A1000 est sans aucun doute l’un des casque les PLUS INCONFORTABLE qu’il m’ait été donné d’essayer.
C’est simple, les ingénieurs se sont soit clairement loupés, soit l’on testé sur crane de bébé baleine (!).
Le manque de grave et d’énergie est probablement à imputer au placement hasardeux du driver par rapport à l’oreille ainsi qu’au seal quasi inexistant.
C’est un peu comme si on vous offrait une petite Porsche, mais avec un siège en bois et sans ceinture…

Bref, un casque que je conseille à moitié, ses performances ne pouvant occulter les choix hasardeux en terme d’ergonomie.

Je remercie LDLC.com pour le prêt du matériel icon smile Test Pioneer SE A1000 : paradox


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