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Mes mots se font porter pâle
Au grand vent qui balaye l’avenue
Dans mon perchoir de vocabulaire
J’entends chaque lettre chanter
C’est volière sans barreaux
Que les murs renvoient en échos
*
Serais-tu l’ultime messager
D’un temps de maladroits partis-pris
Si difficile de rester dehors
De ne rien entendre des indigents discours
Toute neutralité vaudrait acquiescement
Aux ruines à venir
Aux misères répandues
A l’avenir peau de chagrin
Tu te dois donc de dire
Mais voici qu’aussitôt dit
Ton propos est pris pour acte militant
Tu cherches bien sûr
Tu cherches
« Embarqué » en ce monde
Ne sait que faire d’autre
Que tenir juste place
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Manosque, 5 mars 2012
© Xavier Lainé, mars 2012
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