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Max | Dignité

Publié le 15 mai 2012 par Aragon

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Toute la dignité de l'homme est en la pensée.
Pascal, Pensées, VI, 365

Ils appellent ça de la dignité ? Une sortie dans la dignité. Qu'est-ce qu'il y a de digne là-dedans ? Ils ont sûrement vidé les tiroirs et les armoires qui avaient des "oreilles" avant de partir. Quelques poignées de biftons prises encore à la hâte comme argent de poche, ouais pour avoir un touti peu encore, ça mange pas de pain. Se garder "une poire pour la soif" ainsi que le disait quelqu'un que j'ai connu, un "chef", qui détournait de l'argent public. Y'en a du fric en liquide, du cash, du pas connu sous les lambris... L'a peut-être même emmené quelques Petrus ou Romanée-Conti, un bibelot, une croûte du mobilier national, babioles, souvenirs souvenirs...

Ce mec va coûter à présent une fortune au contribuable. On va mettre dès aujourd'hui à sa disposition, bureaux rue de Miromesnil, secrétariat, chauffeur, voiture, matériel, retraite, mais quelle honte, quelle honte crasse ! Ce mec qui disait en petit comité en 2008, ainsi que le rapportait le Point... "Quand j'vois les milliards que gagne Clinton, moi, je m'en mets plein les poches ! Je fais ça pendant cinq ans, et ensuite, je pars faire du fric comme Clinton, 150 000 euros la conférence".

Ce mec qui va siéger au Conseil Constitutionnel, digne ? Digne de quoi ? De confiance ? Ils appellent donc ça de la dignité ? La dignité je la vois dans ce que me rapportait cet homme que j'ai bien connu, qui a vécu l'horreur des camps nazis. Prisonnier de guerre dans des conditions atroces pendant cinq ans, il a tout vu des camps. La neige et les cadavres sur la neige, la schlague, les chiens, les exécutions sommaires. Il a vu Dresde brûler et les convois d'apocalypse. Il est rentré d'Allemagne en mai 45, les autorités l'accueillent en gare de l'Est lui et ses compagnons de wagons. Ils sont ensuite emmenés dans un cinéma de quartier proche de la gare, on leur remet un croûton de pain, une tasse de chocolat chaud, mais même pas un vêtement propre, ils visionnent un film de Mickey et après la séance on leur dit à tchao au-revoir en leur fourguant dans la poche un billet de train pour la destination de leur choix. On fait en sorte qu'ils soient chez eux pour la Fête des Mères...

Dignité, vous avez dit dignité ? Il est donc sorti dignement par la grande porte ce petit homme intriguant ? 

La dignité sans aller la chercher sur les trottoirs de Calcutta, elle est chez des millions de français qui en bavent pour boucler leurs fins de mois, elle est dans le regard de celle ou celui qui vit dans la rue et qui ne demande pas de fric, ou si peu, mais qui préfèrerait la qualité d'un simple regard offert.

La dignité chez cet homme : mon cul !


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