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Un cri dans la nuit

Publié le 15 mai 2012 par Lepepindanslapomme
Un cri dans la nuit
Le soleil était déjà couché depuis longtemps. Pommier aussi d'ailleurs. Quand je décidai d'aller moi aussi me jeter dans les bras de Morphée. Enfin, s 'il voulait bien de moi.
Je ne fit pas de bruit et entrai dans la chambre.
Pommier dormait déjà, la tête cachée sous le dessus de lit noir. Il m'avait laissé la petite lumière de ma table de nuit allumée. Super. Je préfère me déshabiller dans la lumière maintenant que je suis opérée, ça me permet de jeter un rapide coup d'oeil sur la cicatrice avant d'aller me coucher. Je m'habitue petit à petit à mon nouveau moi.
Je me glissai sous les draps, nue, et je me délectai de la bonne odeur que la lessive de l' après midi y avait laissé.
Mes yeux se fermèrent.
Mes pensées partirent au loin.
Puis un cri dans la nuit.
Puissant, déstabilisant et  significatif en l’occurrence: "j'ai mal".
Somnolente, mais pas endormie, je me levai donc. Et je me dirigeai vers la source de ce cri à la limite de la normalité.
Ma fille, me regardât entrer dans la chambre, les yeux baignés de larmes. J'aurait voulu pleurer avec elle.
Ma fille avait mal. Et l'angoisse d'avoir mal était revenue aussitôt.
Cela faisait un moi et demi que l'on en parlait plus.
Cela faisait un mois et demi que tout allait bien.
Mais la veille au soir, il a fallu que je me résigne, non je ne pouvais pas lui donner ce qui lui faisait du bien.
Parce que dans une dizaine de jours elle sera hospitalisé, qu’elle subira des examens, et qu'il ne faudrait pas que les résultats soient faussés, il va falloir qu'elle souffre jusque là.
Alors je l'ai prise dans mes bras, j'ai essayé de la calmer.
Je suis restée ainsi, 3 heures durant.
3 heures rythmées par des soubresauts, des cris perçants, des pleurs, des câlins, des caresses, des "chuts"...
3 heures pendant lesquelles je regardais le remède, le soulagement personnifié, celui que je n'ai plus le droit de lui donner.
Même si je savais que je le faisais pour son bien, comment ne pas culpabiliser de lui imposer cette épreuve .
Un cri dans la nuit
Au milieu de la nuit, le soubresaut de trop, le cri qui signifiait le point de rupture, m'a poussé a la prendre, elle, ma crapougne, ma vie, et à la mettre dans la voiture : Seule solution que j'ai trouvé dans le remord et la souffrance qui m’étreignaient.
Alors nous sommes parties, toutes les deux. Nous avons avalé le bitume. Nous avons cligné des yeux quand nous passions sous un réverbère un peu trop puissant. Nous attendions patiemment aux feux tricolores, alors que nous étions les seules en vie dans ce monde de silence.
Nous n'entendions rien d'autre que nos respirations. Mon rétroviseur était tourné vers elle, nous nous regardions dans l'obscurité rassurées par la présence de l'autre.
Un cri dans la nuit
Et elle se laissa enfin aller.
Ses yeux se fermèrent.
Et moi aussi je me laissai aller à pleurer ces quelques larmes de remord et de soulagement à la fois.
Quelques minutes encore d'asphalte et nous rentrâmes...
Alors, pour ne pas rompre ce charme éphémère, je la couchai dans son fauteuil de bébé, son "cosi". Je l'installai confortablement dans son lit, et pour l'occasion je sortis son deuxième doudou. Deux doudous pour calmer ce chagrin n’étaient pas de trop.
Je quittai la pièce sur la pointe de pieds et je partis me coucher...
Allez... courage.. plus que 10 nuits...

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