Petite souris et père Noël

Comme nous le savons tous, passés un certain âge, les personnages et animaux tels le Père Noël et la petite souris n'existent pas.

Les enfants peuvent lire ce qui suit car, contrairement aux adultes, ils ne seront pas surpris, la vérité sort de leur bouche mais n'entre pas toujours dans l'oreille des grands.

C'est un autre débat.

Ces êtres légendaires articuleraient rituellement le passage au stade adulte, rappelant au passage, le poncif dramatique :

« maintenant tu abandonnes tes rêves et tu entres dans la réalité, tu sais c'est pas drôle tous les jours ! »

Les contes de fées se commuent en comptes de fait pour les comptables que nous sommes devenus.

La magie n'opère plus, sauf dans les blocs opératoires, remplacée abusivement par une technologie toute puissante et rivale qui ne supporte aucune concurrence.

La pseudo réalité économique jette l'opprobre sur l'idéalisme du cœur, honni comme une psychose immature écervelée.

Et pourtant, la vérité est toute autre.

Le Père Noël et la petite souris existent bel et bien !!!

J'en vois déjà qui rigolent; eh bien tant mieux, je suis là pour cela aussi.

Tel St Thomas, vous vous insurgez contre ce type de propos car vous-mêmes, d'une part, ne les avez jamais vus et d'autre part, revendiquez l'endossement de leur rôles auprès des enfants.

Je vous répondrai que l'un n'empêche pas l'autre.

Vous jouez annuellement au Père Noël, je le sais, je vous ai surpris !

Vous n'en êtes pas fiers et je vous comprends.

Néanmoins cela ne signifie pas qu'il n'existent pas !

Prenons l'exemple de la petite souris afin de vous exposer mes arguments qui souvent buzzent car ils font mouche...

La petite souris, appelons la Gertrude pour le côté pratique de la narration, a pour mission le remplacement d'une dent fraîchement tombée par un petit cadeau. Gertrude est sympa (soyons honnêtes), gentille, ne ferait de mal à personne, vous en conviendrez.

Elle aime les enfants, souhaite leur bien tout en protégeant leur sommeil.

Imaginons un instant le réveil de l'enfant au moment inopportun où Gertrude accomplit sa mission.

L' horreur !!!!

L'enfant hurle, crie au secours, appelle ses parents en geignant sans souffle :

la sousou, la sousou, la souris …

Il a, en effet, surpris une souris sur son oreiller, avec billets ou cadeaux dans sa besace, une dent à la patte !

Je dis « a surpris » car Gertrude est partie en douce sans demander son reste, fut-ce une dent.

Bref !

Les parents accourent et, devant les explications mystiques de l'enfant se voient dans l'obligation d'un choix entre deux alternatives :

• rasséréner l'enfant avec douceur et patience à 3heures du matin en lui expliquant la normalité de certains cauchemars.

• Lui adresser une torgnole somnifère en affichant un profond dédain pour les caprices.

Si toutefois l'enfant était cru, mettez le au réfrigiérateur...

Pardon, je m'égare.

Je disais donc si l'enfant était cru par ses parents, une fiction terrible aurait lieu; je vous passe l'épisode concernant la phobie des souris avec enquête, chasse improvisée voire panique au rendez-vous et nuit blanche en perspective.

Dès lors vous comprendrez l'intérêt pour Gertrude et sa magie d'opérer dans la discrétion la plus totale au point même que la CIA en ignore jusqu'à l'existence.

Quant à moi, j'ai mes sources...

La petite souris existe donc, secrète, invisible par humilité et pure générosité pour les raisons sus-dites.

Le cas du Père Noël s'avère légèrement différent.

Il demeure un personnage magique mais davantage visible ce qui lui a valu, des coups de fusil, des propositions honnêtes et malhonnêtes, des cris et chuchotements etc...

Lui aussi a vite compris l'intérêt de la soi-disant non existence.

Acceptons donc leurs réalités respectives tout en les protégeant , continuons à nier, comme d'habitude, le déni étant une spécialité très répandue...