Comme un lapin … On dirait … Je ne sais pas si je suis faite, si je me suis mise toute seule dans cette drôle de cage ou bien si ce n’est qu’une montagne immense à gravir.
Depuis 6 semaines donc.
J’ai intégré une nouvelle entreprise de 150 ans d’âge. Plutôt vieillotte donc. En même temps, au départ ça ne me faisait pas peur parce que je sais que l’Assureur Number One est actionnaire à 100% et réassureur aussi. Oui. Vous l’aurez compris. Je bosse dans les assurances depuis maintenant 13 ans. En indemnisation. La 5ème roue du carrosse. Les services contre qui l’on crie.
Il est bien rare pour moi de parler ici de mon boulot.
J’aime pas trop ça parler de mon travail à des « inconnus ». Je bassine suffisamment mes proches avec ça. Faut dire.
Et puis je suis plutôt bien entourée et conseillée. Suis vraiment pas une nana à plaindre.
Mais là, je me demande si j’ai pris la bonne décision en partant du Cabinet où j’étais si bien et si malheureuse à la fois.
Il y a un vrai choc des cultures du travail.
Je sors d’un endroit où pendant 4 ans, j’ai crevé la bouche ouverte à toujours bosser plus et à rire de moins en moins (à mettre ma vie personnelle et familiale entre parenthèses). Une boite dans laquelle on se battait pour garder le moindre client et dans laquelle on se tuait à gagner des appels d’offre. Une petite boite qui a grandit si vite. Une petite boite qui connait la valeur du travail et des efforts accomplis. Une petite boite qui à défaut de motiver ses troupes en sonnantes et trébuchantes apprenait à ses collaborateurs à jouir de la satisfaction personnelle dans la réussite collective. On peut dire que j’ai été à bonne école. J’y ai fait mes dernières armes je pense.
Aujourd’hui.
Je suis dans une société où la moitié du salariat est syndiquée. Et je ne le dis pas péjorativement. C’est uniquement un constat. Certains de ces salariés protégés font dans la caricature totale. 2h de pause quotidienne. Une logique d’accumulation du retard dans le traitement des tâches même les plus basiques (et les plaintes qui vont avec). J’assiste au quotidien à un ballet de bavardage sur la TV réalité, le niveau des salaires, le manque de confort, le dernier Closer et autres séries américaines … Quand certains ne descendent pas regarder la TV géante en salle de pause, ils squattent sur le mobile ou sur l’écran …
N’allez ps croire que je suis une tortionnaire qui minute les temps de pause. Je suis simplement contre les excès.
Le management est un exercice difficile et je m’en rends compte de jour en jour. Garder son calme, donner le bon exemple même s’il sera peu suivi (le mauvais n’en serait que trop), faire preuve d’équité, limiter les injustices, élever ses collaborateurs techniquement, les soutenir en cas de coups durs, faire preuve de tolérance et de fermeté, relancer, suivre les dossiers lourds avec eux … Sans oublier toutes les tâches qui me sont dévolues …
Jusque là tout irait bien.
Mais le sort s’amuse à rendre l’exercice un peu plus difficile chaque semaine.
Hospitalisation de collaborateur, congés non planifiés et validés à la dernière minute, supérieur hiérarchique resté à la maison pour cause d’accident, seconder un manager sur un domaine que je ne connais pas parce que lui aussi a décidé de partir en vacances et se retrouver à gérer une dizaine de personnes au lieu de 7, faire preuve d’encore plus de concentration et d’organisation, des dossiers vraiment pourris qui me tombent sur le coin de la figure …
Ouais.
Ca me mine un peu.
Mes dernières vacances remontent à Août dernier et je le ressens de plus en plus tous les jours. J’ai des envies de sieste après le déjeuner assez terribles.
Alors mes mentors me soutiennent et me rassurent.
Techniquement rien ne me fait peur.
C’est la masse de travail qui m’effraie, je me demande si je vais en venir à bout. Si je ne me fatigue déjà pas un peu trop à vouloir moderniser les process, à former mon équipe à d’autres méthodes de travail, à plus de rigueur, à travailler en équipe, à se soutenir, à garder le sourire.
Ce post, je l’écris à moi-même.
Histoire de pouvoir comparer mes premières impressions aux suivantes.
Une chose me rassure par contre, y’a pas un jour où j’y vais à reculons … Pas un !
Et je crois bien que ça faisait vraiment un bail que je ne m’étais pas autant éclater dans un boulot.
J’ai toujours eu tendance à me fixer des défis un peu grand
Et vous ? Ca boum ou bien ?
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